Salut à tous,
Soirée cocooning avec mon Amour ce soir. Là elle dort, et je viens donc ici pour vous raconter un truc tandis qu'elle rêve à Patrick Dempsey ou à Hugh Grant, épuisée par une journée de travail.
Divine surprise quand elle découvre que ce soir, sur Arte, passe le fantastique Mission, de Roland Joffé. Douche rapidement prise, et nous voilà tous deux cachés sous la couette devant ce monument inaltérable du cinéma. Mon Amour le découvre, tandis que je savoure mon énième visionnage du film, Palme d'Or 1986.

Ce film a aussi le mérite, un peu comme le Nom de la Rose également, de poser une question qui peut sembler accessoire mais qui est en fait essentiel, à propos de la religion : quid de l'argent, du pouvoir ? La perversion de l'église à travers l'histoire vient notamment du fait qu'elle est devenue une puissance énorme, qui n'a eu de cesse de montrer sa richesse alors que sa doctrine de base est la spiritualité, et le refus de la possession. Dans le film, les Guarani, guidés par les Jésuites, batissent des communautés ou chacun à un rôle, ou chacun travaille, et ou la richesse est redistribuée de façon totalement équitable. Mais l'église refuse ce qui ressemble furieusement à un paradis terrestre, une aberration à ses yeux. Et les hommes ne peuvent accepter que l'argent ne puisse pas aller principalement à une minorité - à eux, ça va de soit - même si ça veut dire que les autres - la majorité, vous suivez - en soient privés. Le commerce ne peut tolérer l'égalité, la justice. C'est la loi de la jungle, celle du plus fort, encouragée par une église qui devrait pourtant la rejetter.
Sur ce, je m'en vais retrouver mon Amour dans ses rêves.
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