vendredi 7 mai 2010

Marseille, Marseille, ils t'adulent


Salut à tous,

Il ne vous aura pas échappé que le championnat de France de Ligue 1 a un nouveau tenant, que celui-ci vient du sud, qu'il fait beaucoup de bruit quand il parle, et que tous les médias s'en tirent la nouille de bonheur. Un titre complètement mérité sur le plan sportif - le seul qui compte a priori - même si Marseille - le nom est lâché - est le seul des trois sociétaires du "gros three" à ne pas avoir passé sa poule de Ligue des Champions.

C'est le seul point noir dans le beau ciel tout bleu de la crédibilité olympienne : est-ce parce qu'ils ont plus vite quitté l'Europe que leurs deux acolytes que les Marseillais sont champions ? Sûrement par rapport à Bordeaux, qui était impérial durant les matches allers, avant de faire moins bien que le PSG (!) en 2010, moins par rapport à Lyon, qui était déjà moyen fin 2009 et qui a une expérience de la Ligue des Champions nettement supérieure à ses compères.

Enfin ça, il ne faut pas être Marseillais pour le penser... parce que pour ce charmant peuple si peu porté sur l'analyse objective et la retenue, seule une équipe en France est capable de gagner la Ligue des Champions, et je vous donne un scoop : ce n'est pas Louhans-Cuiseaux. Cette réflexion tout en modestie et en recul n'était qu'une goutte dans l'océan d'âneries entendues durant toute la journée d'hier dans les différents médias.

Mon planning si taquin m'avait réservé, hier, une journée débutant à 15h, ce qui m'a permit de regarder l'Edition Spéciale, émission du midi sur Canal que je rate trop souvent quand je commence plutôt. Elle m'a surtout hérissé le poil, au point de zapper durant la seconde partie. J'avais bien l'intention d'éviter toutes les célébrations de ce titre marseillais en sautant, par exemple, toutes les pages que l'Equipe ne manquerait pas, dans sa démagogie ordinaire, de réserver à l'évènement - ce qui fera 9 pages en moins ! J'ai bien dit neuf, n-e-u-f ! - mais je ne pensais pas subir un barrage en règle pendant cette émission, qui était quasi exclusivement réservée à cette affaire...

C'est là que la synthèse de ce délire médiatique m'a sauté à la gueule. Un fidèle de l'émission qui écrit pour dire que quand Lyon ou Bordeaux sont champions, ce sont les Lyonnais et les Bordelais qui sont heureux, alors que quand c'est Marseille, tout le monde l'est ; un Bruce Toussaint très supporter parisien ordinaire, non, pas celui qui tape son collègue parce qu'il n'est pas de la même tribune que lui, non, celui qui va dans les dîners en ville et qui tape sur le club encore plus fort que les autres pour ne pas trop assumer son état de beaufitude. Ce bon Bruce, le meilleur représentant des gros à la télévision, qui nous sort que c'est une "bouffée d'air frais" et une "bonne nouvelle" pour le foot français. Enfin, un invité qui nous affirme qu'avec ce titre, Marseille prouve qu'elle fait partie des meilleurs équipes d'Europe !

Dois-je vraiment sortir des arguments pour démonter ces conneries ? Que Marseille n'est plus, depuis 18 ans, la seule équipe française capable de gagner la Ligue des Champions, vu qu'elle n'a plus passé une phase de poule depuis près de 10 ans, contrairement à Lyon et, récemment, Bordeaux, et surtout que la Ligue des Champions n'est plus du tout la même compétition qu'en 1993, où ils avaient éliminé les terribles FC Bruges, Glasgow Rangers et CSKA Moscou pour parvenir en finale ? Que les Bordelais, par exemple, détestent peut-être encore plus les Marseillais que les supporters parisiens ? Quant au caractère "bénéfique" de cette performance, il reste encore à prouver, vu qu'aucun Marseillais n'est titulaire en équipe de France, et que celle-ci EST la vitrine du football français, et non Marseille, contrairement à ce que Toussaint ose l'affirmer.

Bref, autant je félicite sincèrement les Marseillais pour leur titre, autant je comprends parfaitement qu'ils nous chambrent - de toutes façons ils le font quand même quand ils sont 15es, parce qu'il ne savent pas communiquer autrement... - autant toute cette logorrhée dithyrambique, à laquelle je m'attendais pourtant, me fait vomir. Et croyez-moi, ce n'est pas comme ça que je compte maigrir.

Je vous laisse.

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