mercredi 23 juin 2010

Objectif Ray


Salut à tous,

Pas facile tout ça hein. J'ai déjà parlé de Domenech ici. Je passe beaucoup temps à discuter sur Facebook en ce moment, je me régale parce que c'est réactif et ça peut vous occuper une journée. Là je le faisais alors même que je commentais... Les gens ne comprennent pas pourquoi je prends le temps de défendre Raymond. C'est vrai que c'est facile de céder à ses envies, à ses pulsions. Moi aussi, quand j'ai vu certaines compos, quand je l'ai vu lire le papier des joueurs, etc, j'ai eu envie de le claquer. Mais le truc qui fait que ce monde est immonde, c'est justement à cause des gens qui obéissent à leurs instincts plutôt que de réfléchir. Et je ne dis pas que je le fais pas hein, au contraire, je suis terriblement impulsif et je regrette souvent ce que je dis ou ce que je fais, trop tard en général.

D'ailleurs, ma défense de Raymond obéit souvent à cette règle qu'on a souvent parfois du mal à se retenir de tout lâcher. J'ai sans doute été excessif. Mais la pensée unique, c'est pas possible. Et surtout, le lynchage de toute une nation envers un seul homme, c'est odieux, infect. Ce n'est pas possible de traîter quelqu'un parce qu'il ne sert pas les plats aux journalistes. Il y a pire que lui dans cette Coupe du Monde, comme Lippi, l'Italien, ou Capello, mais eux ont un palmarès... comme quoi la notion de respect de l'homme tient à un palmarès, à une légitimité. Un pauvre type qui n'a jamais rien gagné, on peut le traiter de tous les noms... la preuve, quand un joueur l'insulte, c'est en une du seul journal sportif quotidien en France, à la vue de tout le monde, et notamment ces gamins qui, comme moi quand j'étais gosse, vont acheter le journal de leur père au marchand de journaux. Il paraît que le mettre en page 2, ça aurait été le début de la censure. J'ai du mal à comprendre. En tous cas, avec un autre sélectionneur ils n'auraient pas hésité à le mettre à l'intérieur. Et avec des pointillés, comme ça se fait toujours. Jamais vu un truc pareil.

Il y a ça qui me choque, ce côté punching ball qui me fait parfois craindre le pire pour Raymond, qu'il fasse une connerie. Qui pourrait supporter tout ce qu'il a subit ? Et puis il y a ces joueurs. Leboeuf, Petit, Pires, Lizarazu, Dugarry... surtout ce dernier. En 98, ce mec là a été traîné dans la boue par la presse et l'opinion, qui ne voulaient pas de lui, moi le premier. Bon joueur, mais trop inefficace pour un attaquant de pointe, poste auquel Jacquet voulait le fixer. Alors quand il a marqué contre l'Afrique du Sud, à Marseille, il a craqué. Il a couru, l'air fou, en tirant la langue à ces "enfoirés" de journalistes, présents dans la tribune. Ceux qui étaient présents ce jour là étaient donc de mauvais journalistes. Par contre, ceux avec qui il collabore aujourd'hui, ceux qui lui donnent la parole aujourd'hui, ce sont des gentils, forcément. Ce sont pourtant, à quelques exceptions près, les mêmes qu'en 98. Vincent Duluc, Pierre Ménès, ceux de Canal... ils étaient déjà là.

Ces mecs là ont subit la même chose, ils savent ce que c'est. Ils ont été critiqués pour leurs résultats, pour leur jeu surtout. Les Guignols les ridiculisaient tous les soirs. Heureusement, ils ont eu la chance de vivre à une époque où Twitter, Facebook ou les blogs n'existaient pas, où la notion de média et d'opinion n'étaient pas complètement mélangés comme aujourd'hui, à une époque où la pression médiatique et populaire n'étaient pas multipliée par 10 000, n'était pas aussi rapide. A une époque ou il n'y avait pas une dizaine de talk foot à la télé. Et à l'époque, le seul ancien joueur qui commentait l'actu foot, c'était Larqué, et il n'avait pas un compte à rendre avec Jacquet comme il en a un avec Raymond vieux de leurs années où ils s'affrontaient en tant que Stéphanois et Lyonnais sur les terrains français. Ce qu'ils ont fait à Domenech, personne ne l'a fait avant. Eux, c'était des journalistes qui le faisaient, et c'était déjà moche. Là, c'est moche, et en plus c'est odieux parce que eux savent ce que c'est. Mais ils ont vendu leurs âmes à la presse poubelle, celle qui publie les mots "enculé" et "pute" en une d'un journal national.

Mais ça n'arrivera plus, parce que maintenant c'est leur pote qui va diriger. Comment imaginer une seule seconde qu'ils critiqueront Laurent Blanc, si les résultats partent en vrille ? Ça fait deux ans qu'ils savonnent la planche de Ray parce qu'il a été prolongé au lieu de Blanc en 2008. Et parce qu'il a été choisi à la place de Deschamps en 2004. Ils ne vont pas bouder leur plaisir aujourd'hui. Ça va être terriblement savoureux, Blanc va diriger, la presse va roucouler, et ceux de 98 vont jubiler. Comme en 98... c'est beau la nostalgie.

Je vous laisse.

1 commentaire:

Zaza a dit…

Un seul de 98, sur qui on a craché dessus, ne rend pas la pareil... C'est Jacquet. Il est terriblement dépité, jusque dans sa chair presque, mais je l'ai pas encore entendu tirer à boulet rouge.

J'ai hâte de voir Blanc se planter, juste pour voir comment ses potes réagiront, c'est clair.