mercredi 2 juin 2010

E.R.


Salut à tous,

Mon rendez-vous chez le doc pour mon régime, c'était cet aprèm. Après une petite matinée de boulot jusqu'à 14h, je me suis donc rendu à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, un sandwich thon-mayonnaise à la main. Trois stations plus tard, j'avais les mains libres.

J'arrive à l'hosto tout fier de moi, parce que je crois que je n'ai rien oublié. J'ai ma convocation, obtenue après une inscription sur internet, un papier de ma nouvelle mutuelle, ma carte vitale et une pièce d'identité. Rigolez pas, pour moi c'est tout sauf banal, la paperasse et moi... c'est le grand amour. Enfin en même temps j'ai quand même du payer 17.20 € parce que je n'ai pas de médecin référent... fallait pas rêver non plus.

Après une courte attente, j'ai donc rencontré un médecin au prénom - Corneliu - à consonance roumaine, mais qui parle presque sans accent. Quelqu'un de mince - il vaut mieux, quand on s'occupe de diététique - mais au visage qui ne marquera qu'une très petite dizaine d'émotions durant notre entretien. Tant mieux, quelqu'un que je sais neutre et que je sens qu'il ne me jugera pas, ou en tous cas qu'il ne le montrera pas, ça m'incite furieusement à la confidence. Plus facile de se confier à quelqu'un à qui tu n'auras jamais de compte à rendre, autrement que dans un cabinet médical, et qui doit voir des cas comme le mien à la louche tous les jours. Pour lui, c'est de la routine.

J'aime bien comment il a lancé notre discussion : "alors, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?" Je me serais cru à la banque, au moment de demander un crédit. Donc je lui raconte un peu ce que je fais en ce moment, comment j'en suis arrivé là - mes nuits adolescentes passées devant la télé avec une demi-baguette pleine de cochonneries ou un bol de fromage blanc, etc -, mon ancien régime (moins 40 kilos en 5 moins, entre octobre 2001 et mars 2002)... Il note régulièrement des trucs sur son ordi. Je me sens parfois chez un psy, il pose des questions très simples mais précises. Et je ne cache rien, ou presque. Ça soulage pas mal, vous vous en doutez.

Et puis vient son tour de causer. Il me dit qu'il voudrait que je passe une journée à l'hôpital, histoire de faire des analyses tout ça, mais que c'est blindé jusqu'à la rentrée, et qu'en attendant il voudrait que je vois une nutritionniste de l'hosto. Autant dire que je risque de revenir souvent métro Saint-Marcel... ça tombe bien, ce n'est absolument pas pratique pour moi d'aller dans ce coin, à part si je veux rendre visite à mon frère, qui tient un hôtel pas très loin.

J'acquiesce à tout, pas de problème. De toutes façons, sachant que je suis en train de réussir un régime personnel, puisque j'ai du perdre environ 15 kilos depuis fin mars, et très exactement 6,6 kilos depuis le 4 mai, je ne voyais pas ce qui pouvait ressortir de plus de ce rendez-vous, j'allais forcément y avoir droit. Pourtant, je ne voulais justement pas faire de régime, à peser les aliments, me dire "merde, j'ai pas 60 grammes de pain sous la main, chuis dans la merde", etc. Je voulais juste faire ça dans mon coin, sans le côté adjudant, mathématique, sans devoir pointer toutes les semaines, et en plus ça marchait... mais bon, on va voir ce que la nutritionniste, que je vais voir le 8 juillet, me propose. Si ça me saoule, j'arrêterais, et je recommencerais ce que je faisais.

Dans le hall en sortant, des beignets sucrés m'interpellent, et, un peu déprimé, je suis à deux doigts de répondre favorablement à leurs exigences. Et puis non, je suis reparti, pas plus fier de moi que ça pour autant. Sur le coup, la frustration l'emporte nettement sur tout le reste.

En sortant, shit happens : mon nouveau portable, que j'ai depuis avant-hier mais qui est déjà déchargé - la faute à trop de manipulations mais aussi aux trois heures de podcasts écoutés ce matin au boulot - me fout dedans. Je ne peux donc pas retrouver mon Amour en ville, et je dois rentrer tout seul. En chemin, je me change les idées en lisant le dernier numéro de Historia (5,20 €, quand même) sur mes ancêtres les Vikings... vous saviez que Wednesday, Thursday et Friday tenaient leurs noms de divinités Vikings (Odin, Thor et Freyr), preuve de l'importante influence qu'ils ont eu sur l'Angleterre, qu'ils ont gouverné plusieurs décennies au XIe siècle, qu'ils sont allés barboter jusqu'en Nouvelle-Angleterre et que les patelins normands en -tot (établissement), -bec (ruisseau) ou -fleur (estuaire), ou le patronyme Anquetil, venaient de là-bas ? Dingue.

Je vous laisse.

2 commentaires:

Zaza a dit…

Je pense que le but de ses rendez-vous n'est pas forcement de te filer un régime à suivre à la lettre, mais à reperer d'eventuelles carrences ou "trop plein" en telle ou telle chose. Suivre ta santé quoi.

Morgane a dit…

C'est déjà un grand pas d'être aller jusque Saint-Marcel !

Bravo