mardi 13 juillet 2010

En excluclu mon article de demain


La Coupe du Monde en chiffres


La XIXe Coupe du Monde, qui vient de se terminer sur la victoire d’Espagnols plus calculateurs qu’il n’y paraît, n’a pas brillé par son spectacle, mais a vu certaines stars se mettre en évidence.

Moins de buts qu’en Ligue 1 !
D’abord, un constat : on a très peu marqué au premier tour (2,1) et flambé au second (2,75), malgré une finale fermée à double tour, comme toujours. D’ailleurs, depuis l’avalanche de buts mexicaine de 1986 entre la RFA et l’Argentine (3-2), on tourne à 1,5 but par finale. Ensuite, avec 2,27 buts par rencontres, on échoue à deux buts de l’édition précédente (2,30), et on obtient surtout l’avant-dernière moyenne de l’histoire, derrière le Mondiale 90 (2,21). Pourtant, au classement des buteurs, ce Mondial sud-africain signe un évènement finalement peu commun, des multi meilleurs buteurs, pour la première fois depuis 1994, et la troisième fois seulement de tous les temps. Mais, avec nos quatre canonniers ex aequo, on est loin des six leaders à quatre buts de 1962.

Parmi eux, on retrouve deux des grands buteurs d’Europe actuels (Forlan et Villa), un meneur de jeu en réussite (Sneijder), et une trouvaille pour qui n’a pas suivi la Bundesliga cette saison, Thomas Müller. La pépite bavaroise, qui fêtera ses 21 ans en septembre, est tout simplement le deuxième plus jeune joueur à atteindre 5 buts dans une phase finale, derrière un certain Pelé, six buts et 17 ans en 1958 ! Nul doute que les 14 buts de son coéquipier en club et en sélection, Miroslav Klose, qui échoue à une longueur de Ronaldo (15), et à égalité avec Gerd Müller (14), sont dans ses cordes pour les prochains Mondiaux. A noter également ses trois passes décisives, ce qui montre à quel point la demi-finale perdue par son équipe contre l’Espagne (1-0) aurait sans doute été tout autre s’il n’avait pas été suspendu pour un avertissement imaginaire face à l’Angleterre (4-1).

Enfin, notons que seulement 7 buts proviennent de joueurs de Ligue 1, soit moins de 5 % du total, contre 29 pour la Liga, 21 pour la Bundesliga, 19 pour la Premier League, 16 pour le Calcio et 9 pour le championnat néerlandais. Le premier championnat non européen au classement est le Mexique (6), dans une compétition où 84,6 % des buts ont été inscrits par des joueurs évoluant dans le giron de l’UEFA. Au passage, les deux clubs leaders sont, tout naturellement, le Bayern (12) et l’Inter Milan (9) devant l’Atlético Madrid (8). Soit les deux vainqueurs européens de la saison, et le finaliste de la Ligue des Champions.

Une Espagne petit bras
Le nouveau Champion du Monde espagnol a réussi quatre premières à lui tout seul. Il en est d’abord une à lui tout seul, puisque c’est son premier succès dans la compétition. Il est ensuite le premier pays européen à l’emporter hors des frontières européennes, brisant ainsi l’hégémonie brésilienne dès qu’il s’agit de visiter des territoires inconnus. La Roja est également le premier Champion du Monde à le devenir après avoir perdu son premier match (0-1 contre la Suisse). Enfin, et c’est une tâche sur un tableau quasi parfait, c’est le vainqueur le moins prolifique, avec 8 petits buts, à trois longueurs du précédent « record », détenu par le Brésil en 94 (11). Dix-sept joueurs espagnols sur les 20 alignés n’ont d’ailleurs pas marqué, puisque seuls Villa (5), Iniesta (2) et l’inattendu Puyol (1) l’ont fait. Rien, donc, pour des gâchettes telles que Torres, Fabregas, voire Llorente.

Certes, ils sont plus réputés pour leurs passes et leur collectif, mais là encore le bât blesse : dans une Coupe du Monde où plus de 56 % des buts ont été inscrits sur passes décisives dans le jeu, les Espagnols n’en ont signé que trois (Villa, Fabregas, Navas), dont aucune pour un client comme Xavi, si ce n’est sur corner. Reste que la Seleccion signe le deuxième doublé Euro-Mondial de l’Histoire, depuis la RFA en 72 et 74, un exploit qui restera dans les annales pour une génération exceptionnelle.

En vrac
Si il y a une équipe qui a assuré le spectacle dans ce Mondial, c’est bien l’Allemagne : 16 buts, dont 13 sur passes décisive, contre 12 pour son poursuivant néerlandais ! Suivent au combo buts/passes l’Uruguay (11/6), le Brésil (9/7) et les Pays-bas (11/5, plus un csc). L’Espagne, on l’a vu, est loin derrière, et il n’est donc pas étonnant de la voir largement en tête du classement des défenses (2), quand dans le même temps la Corée du Nord en encaissait quatre en moyenne par matches. A noter également que l’Algérie et le Honduras se sont distingués par leur zéro pointé en terme de buts.

En même temps, en ne cadrant quasiment pas, le Honduras (1,33 par matches) et l’Algérie (3) ne pouvaient pas espérer grand-chose, pas plus que la Nouvelle Zélande (0,67 !). Mais cadrer beaucoup ne garanti pas le succès, demandez aux Argentins (8,6), à l’Angleterre (7,5), au Japon (6,75) ou à la Côte d’Ivoire (6,67), les leaders de ce classement, ce qu’ils en pensent. Les Nippons sont d’ailleurs ceux qui ont le plus cadré (58,7 %) devant la Slovénie (51,85 %), tandis que l’Algérie (19,15 %) et le Honduras (16,67 %), encore eux, ont garni les tribunes de leurs rares tentatives. Ne rigolons pas trop, la France fait à peine mieux (26,83 %). Quant aux deux finalistes, l’Espagne a peu cadré (37,82 %, pile dans la moyenne), contrairement aux Oranjes (49,46 %), mais ont plus tenté leur chance que leur victime du 11 juillet (17 tirs par matches contre 13,29, moins que les Bleus !).

Chez les joueurs, le Ghanéen Gyan est le joueur qui a plus frappé au but (33), devant Forlan et Villa (32). Mais parmi les joueurs à plus de 10 tirs, c’est Higuain (73 %) qui a le mieux cadré, devant Suarez (60 %) et Villa (53). De son côté, Messi a tenté 30 fois sa chance, cadré 15 fois, mais n’a jamais pu tromper le moindre gardien…

Question discipline, l’Afrique s’est mieux comporté qu’en 2006, où elle avait commis plus de 21 fautes par matches, contre 17,71 pour l’Amérique du Sud et 17,62 pour l’Europe. Cette fois, elle n’en a fait que 17,05, mais reste derrière l’Europe (14,54) et l’Amsud (16,08), dans une tendance générale nettement en baisse (15,7 contre 18,34). Les avertissements ont également baissé de 29 %, et les rouges de 39 %. Comme en 2006, l’Espagne se distingue par son fair-play, même si la finale terni son bilan (8 jaunes), qui était pourtant vierge avant les quarts de finale ! C’est le Mexique qui a fait le plus de fautes (21 par matches), juste derrière les deux pays océaniens, au jeu très physique. Pour les fautes subies, c’est le Japon qui se distingue (23 fautes obtenues par matches), l’Espagne n’étant pas loin derrière (19,14). Enfin, c’est la Corée du Nord qui emporte le classement du fair-play (2 jaunes), tandis que les Pays-Bas ferment la marche (22 jaunes, deux rouges). Logique, compte tenu de leur finale désastreuse sur ce plan.

En 2014, la Coupe du monde retournera sur le continent sud-américain, pour la première fois depuis… 1978 ! Une terre où personne d’autre que les sud-américains ne s’est imposé, même s’il ne s’agira que de la cinquième, et que l’Europe vient de prouver qu’elle commençait à s’adapter hors de ses frontières, du moins ses meilleurs ressortissants. Les trois demi-finalistes sont en effet les seuls pays, tout continents confondus, à avoir battu des pays sud-américains, qui ont tout de même largement dominé leur sujet (13 succès à 7, contre 25 à 19 pour l’Europe). A l’image des deux finalistes de 2006, l’Italie et la France, qui ont chuté dès le premier tour en ne gagnant aucun match. Une grande – et triste – première dans l’Histoire de la Coupe du monde !

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