mardi 20 juillet 2010

L'été, morne plaie


Salut à tous,

L'été, c'est vraiment mort. Oui, j'assume cette étrange entrée en matière. J'admets parfaitement que l'été soit aussi la saison des festivals, des soirées tardives, et qu'il favorise la libido d'une façon parfois peu commune. Mais quand on travaille et qu'on n'est pas encore parti, c'est une saison qui ne bouge pas, qui stagne, qui végète. Et du coup, on se prend septembre dans le nez sans le voir arriver, les yeux tout embrumés de torpeur.

Moi par exemple en ce moment, je bosse beaucoup - en attendant les vacances, dans près de trois semaines - mais en n'ayant pas grand chose à faire. L'actu foot, puisque c'est ce dont je traite, est minimale, hormis les transferts. Celui qui vient me dire que le mercato est mou encore cette année, je l'invite à venir mettre à jour ces derniers tous les matins. Il n'y a pas que la France, et en particulier Marseille, Lyon ou Paris, où il y a des transferts : y en a partout. Et c'est pas mal de boulot, parce que même en écumant quotidiennement tous les sites de la Terre, on passe tout de même à côté de certains mouvements.

Mais pour le reste... la Coupe du Monde est finie, les championnats reprennent dans trois semaines - sauf en Suisse et en Autriche, qui n'ont pas attendu leurs petits camarades -, et il n'y a que les championnats scandinaves, russes, brésiliens ou nord-américains qui jouent actuellement. Autant dire personne ou presque.

Socialement, c'est un peu la même chose. Je pars avec mes amis en vacances, mais ces derniers vont aussi partir sans moi, et progressivement je vais pénétrer dans la période, tel un marécage, où plus personne ne sera sur Paris. En même temps j'adore août à Paris hein, on peut presque se balader à pied au milieu de la rue de Rivoli. Mais personne n'est là pour partager ça avec toi. Du coup cette année je pars en août, et toc.

Y a la chaleur aussi : autant l'hiver on se secoue pour ne pas finir congelé, autant l'été on - je vais dire "je" - ne peut pas bouger. Faut trop chaud. trop humide. Le soleil tape trop fort pour rester dessous. Du coup, la torpeur est là, constante, écrasante. Quel enfer, la chaleur. Je veux bien qu'il fasse beau et bon, mais chaud ? A quoi bon ? Y a une marge entre 20 et 35 degrés, quand même.

Quant à la télé, si la folie nous prends de la regarder malgré la splendeur du temps, elle ne nous aide pas non plus : des best-of, des émissions concepts testées sur les pauvres vacanciers qui n'avaient pourtant rien demandé... et y a le Tour de France.

Mes amis, vous avez tout essayé pour dormir. Les médicaments, les films islandais sur Arte à 2h du mat, tout ça, ça ne vous fait plus aucun effet. Alors matez-vous, disons... un La Rochelle- Yzeure par exemple. Une étape bien plate, bien chiante, avec même pas de châteaux pour réanimer Jean-Paul Ollivier. Si vous n'aimez pas les scenarii un peu alambiqués, être surpris au cinéma, regardez le Tour, et en particulier ces étapes : ça se passe TOUJOURS pareil. Des échappées de troisièmes, voire quatrièmes couteaux, incapables de dépasser la 80e place au classement général. En général y en a deux sur trois qui sont Français, ce qui donne l'impression que le cyclisme tricolore se porte bien, alors qu'il fait partie du tiers-monde de ce sport depuis 20 bonnes années. Cette petite troupe roule, roule, le peloton les laisse jouer avec leur après-midi de célébrité. Puis, à 50 bornes de l'arrivée, il accélère : les braves "combatifs" du jour se font rattraper à 2 kilomètres de l'arrivée (et finiront en queue de peloton), au grand désappointement surjoué des commentateurs - qui savaient pourtant ce qui allait se passer - et ça se termine au sprint. A noter que les sprinteurs font également et intégralement partie de la deuxième partie du classement général, et abandonnent le plus souvent dès qu'ils atteignent la Montagne, seul endroit où le cyclisme, selon moi, revêt enfin un minimum d'intérêt. Etrange sport, vraiment.

Et pourtant, malgré la pauvreté extrême du spectacle - je ne parle pas des paysages, là, à la limite on se demande de quel droit ils font passer des couillons en vélo devant - France Télévision diffuse TOUTES les étapes, y compris celles-ci, que ses commentateurs appellent pompeusement des "étapes de transition". Transition entre la vie et la mort, vous voulez dire.

Mais là encore, FT fait œuvre de service public. Bah oui, qu'est-ce que les Français aiment faire l'après-midi en vacances ? La sieste. Et quoi de mieux, pendant les vacances de Laurent Romejko, qu'une étape du Tour de France pour sombrer dans le sommeil le plus profond, bercé par le ton monocorde de Laurent Jalabert et les chuintements de Thierry Adam ? Pour ma part, y a ça et une séance de shopping. Pour vous, qui sait, y a aussi la lecture de ce blog... Chacun son truc.

Je vous laisse.

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