mardi 17 mars 2009

La Vague


Salut à tous,

Hier, avec des amis, j'ai la vu la Vague. Un film allemand, remarquable, même si il aurait pu être plus punchy. Le film est plutôt court, mais on est saisi par la montée en puissance des évènements, et du message dans la tête de ces adolescents à qui un prof, plutôt anar à la base, propose de travailler de façon vivante sur "l'autocratie", la dictature quoi. Un sujet toujours très sensible outre Rhin, les Allemands ayant toujours un soucis de culpabilisation avec ce qui s'est passé il y a 70 ans.

Sans vouloir raconter ce qui se passe dans le film, il paraît évident que démarrer une dictature dans un pays occidental sévèrement frappé par la crise et doté d'un gouvernement libéral et anti social (exemple, le notre) serait d'une facilité confondante. Un dictateur, paradoxalement, s'appuie toujours sur le peuple pour atteindre le pouvoir. Il suffit de se souvenir d'Hitler, Mussolini, Robespierre, et la ribambelle d'Africains actuels. C'est après qu'il le tyranise, pour sa peine. Et comment fait-il pour le mettre de son côté ? En s'appuyant sur la perte des valeurs, la solidarité notamment, au profit de l'individualisme, et surtout la misère, véritable engrais à révolution. Vous pouvez toujours essayer de lancer une révolution en Suisse ou à Neuilly si vous voulez...

En Angleterre, pour se "débarasser" du hooliganisme, en plus d'un arsenal répressif très sévère et conséquent, ils se sont dotés des prix de billet les plus élevés du monde, et de loin. C'est caricatural, mais ça marche, il n'y a plus aucun incident dans les stades, qui sont pleins. Le cadre de la City est rarement enclin à jeter un fauteuil sur la pelouse si son club perd, ça niquera sa manucure et pourrait porter préjudice à sa petite vie pépère et bourgeoise. Le chômeur qui n'a rien à perdre, en revanche...

Les révoltes de la faim qui se multiplient dans le monde ne sont désormais plus réservées au Quart, voire au Tiers Monde. En 2009, quand un DRH vient expliquer un plan social dans un usine en France, il est séquestré par les ouvriers, ou alors il ressort avec une omelette sur la tête. Ils se mettent à pendre des patrons en chiffons, ou à les massacrer à coup de pieds devant les caméras, comme font les Iraniens ou les Palestiniens avec les drapeaux Israéliens ou Américains.

Une étincelle, et ça part. Le cadre social actuel est idéal pour que des communautés plus ou moins fascistes, se réclamant des uniformes, de la discipline, du déni d'individualisme, naissent et se nourrissent de la violence. C'est bien pour ça qu'on veut habiller nos marmots avec des uniformes non ? Pour les marques ? Ouais... c'est surtout pour pas que leur personnalité ressorte trop, et qu'on puisse en faire des moutons bien obéissants, alors qu'ils sont justement au seul âge de leur vie ou ils sont réellement libres de leurs actes, puisque ils ne sont pas responsables. J'adorerais vivre en Angleterre, mais pas y faire des gosses...

Dans le film, ces gamins sont tous à la recherche de repères, d'amis avec qui ils pourraient partager certaines valeurs parce qu'ils n'ont rien d'autre à partager. Et ils foncent dedans. Ca pourrait arriver.

Allez vous faire une idée !

Je vous laisse.

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