lundi 30 mars 2009

Un Post Dont Vous Etes Le Lecteur


Salut à tous,

Ce soir, je vais évoquer avec vous une de mes marottes de gamin, les Livres dont vous êtes le Héros, ou Livres-Jeux. Ces ancêtres des jeux de rôles, si décriés, et des jeux vidéos aussi, ne sont plus vraiment à la mode, tout comme les boys band, les pin's et les bandanas, tous ces trucs sans intérêts qui ont marqué ma jeunesse antédiluvienne. Mais c'était une sacrée bonne idée.

J'y pensais dans le RER en revenant du boulot, je me souvenais des heures passées à gribouiller des chiffres dans les cases de la Feuille d'Aventure, a jeter un ou plusieurs dés quand il fallait gagner un Combat, ou même Tenter sa Chance (les auteurs mettaient toujours des majuscules aux mots qui signifiaient quelque chose dans le déroulement du jeu). Aujourd'hui, si ça marchait encore, les gamins qui y joueraient seraient appelés des geeks. Alors oui, aussi improbable que cela puisse paraître, j'ai été un geek, même si j'ai pas eu d'ordinateur ou de téléphone portable avant mes 24 ans.

Le premier de ces bouquins en ma possession s'appelait la Montagne du Chaos, dans la collection Défis Fantastiques, si ma mémoire ne me trahit pas. Mais très vite, je me suis passionné pour la série des Loups Solitaires : en plus d'une histoire très bien chiadée, elle avait l'avantage de ne pas demander l'utilisation de dés, juste un crayon suffisait. Quant il fallait que le Destin s'en mêle, il fallait aller à la fin du livre et de taper au hasard avec son crayon dans la Table de Hasard qui y figurait et hop, t'avais ton chiffre.

Dans le tome trois, dont vous avez ici-même l'antique couverture (elle est aussi abimée que celle que j'avais), j'avais trouvé le chemin qui permettait de réussir la Mission sans affronter un seul adversaire. Mais je ne suis pas certain de me tromper si j'affirme ne pas être le seul à avoir triché : perdre un combat, je veux bien, mais mourir et se retaper tout le bouquin depuis le début, vas donc eh oh. Si je voyais que j'avais perdu, j'utilisais mon doigt qui gardait la page ou j'en étais juste avant et hop, je recommençais. Là, en l'occurence, je n'avais même pas besoin de revenir en arrière, suffisait d'emprunter le bon chemin.

Dans 90 % des cas, les histoires puisaient dans l'univers de l'Héroïc Fantasy, créé par Tolkkien, mais il y avait parfois quelques exceptions. Par exemple, on pouvait entrer dans la peau de Frankestein, le savant OU le monstre : soit t'étais le premier et tu cherchais l'autre, soit tu étais le second et... tu le cherchais aussi. Tu pouvais aussi évoluer à l'époque de Cromwell et de la Révolution anglaise, sous Napoléon, au temps des conquistadors, au Mexique, tu pouvais même résoudre une enquête de Sherlock Holmes. En plus d'être sans doute les plus durs (je n'ai jamais fini celui dans le Yucatan, j'ai éternellement buté sur une énigme mathématique insoluble) ils étaient extrêmement instructifs. Cromwell, par exemple, je ne le connaissais pas avant de "lire" le bouquin ou je combattais à ses côtés PUIS contre lui.

J'aime beaucoup jouer aux jeux vidéos donc je ne vais pas faire de la démago en les critiquant, mais, en plus d'être à la portée de toutes les bourses, il y a une différence quand même fondamentale entre les deux : là, tu LIS, ça change quand même pas mal de choses. D'accord, c'est pas du Balzac mais ça reste de la lecture, du Français écrit en Français avec de vrais textes, et de vrais mots écrits en entier. Y a même des adverbes et des compléments d'objets directs. Inconvénient : on change tellement de pages que ces bouquins finissent souvent en plusieurs morceaux, harmonieusement rattachés avec du scotch, vous savez, celui tout fin qui jaunit. Et en même temps, ça leur donne un charme fou, je suis pas fan des livres neufs, hormis l'odeur quand vous les ouvrez. Après, je les aime ridés, courbés, fatigués, comme s'ils vivaient comme les hommes.

Je vous laisse.

PS : Si vous voulez continuer, rendez-vous au 137.

3 commentaires:

Zaza a dit…

Moi j'en avais créé avec mon cahier de texte ! Ca donnait "pour savoir si Untel doit faire je sais pas quoi, rendez-vous au 12 décembre"

Gildas Devos a dit…

Hihi moi j'en avais écrit un ou deux dans des cahiers, des trucs à 20 paragraphes... C'était marrant.

Romain a dit…

Moi je trichais pas !
... si en fait je crois que je cornais les pages clefs pour pouvoir revenir en arrière ...