mercredi 18 mars 2009

Rapaces


Salut à tous,

Si vous prenez le RER, le métro aussi, vous les avez sans doute déjà vu. Forcément. Et si vous fraudez, par obligation (comme souvent) ou par idéologie, vous aurez déjà eu affaire avec eux. Mais oui, ces gens qui se cachent derrière les murs, attendant leurs proies, carnet à la main. Quand tu les regardes, ils ont l'air de gens tout à fait normaux. Vous les croiseriez dans la rue, sans leur uniforme moche - il y a de beaux uniformes ? Je suis très anti uniformes en ce moment, moi... -, bah vous n'aurez pas l'impression de les avoir croisé tellement ils sont insignifiants, habillés en RATP ou non. Mais ils font quand même un métier bien moche, même s'il n'y a pas de sot métier. De toutes façons, il n'est pas question d'intelligence ici.

C'est quoi leur mission ? Empêcher la fraude ? Qu'ils se mettent DEVANT les tourniquets, ou alors derrière mais bien en vue. Prévenir plutôt que punir, je sais que ce n'est pas très UMP comme slogan mais bon... Peu de chance qu'il y en ait qui tentent leur chance dans ces cas-là si ? Non, ils se cachent, et pourquoi ? Faire du CHIFFRE. Vous savez, c'est le même leitmotiv que le pays des Droits de l'Homme applique dans son ambitieuse politique de l'immigration. Le Chiffre. Comment remplir des caisses vides ? En allant chercher l'argent ou qu'il est, comme disait Georges ? Du tout du tout, il faut des gens riches, laissons les tranquilles, aidons les, même, avec un bouclier fiscal qui fait honneur à notre république et notre drapeau. Allons plutôt ponctionner les assédics des chômeurs, parfois dans l'incapacité totale de payer un abonnement de transport s'il veut boucler son mois. Voire sa semaine, ou même sa journée. Je le sais, j'étais complètement là-dedans il y a, quoi... un an et demi. A compter mes pièces jaunes pour me payer un paquet de pâtes qui me fera trois jours.

Je fraudais, j'avais pas le choix, la machine à carte orange refusait ma carte bleue. J'aurais VOULU me foutre dans la merde en payant cette foutue carte orange, je pouvais pas. Et donc, qu'étais-je sensé faire ? Je bossais irrégulièrement comme vacataire dans une boîte de télévente, et souvent je rentrais chez moi avant même d'avoir commencé, parce le fichier n'était pas assez fourni. Et dans ces cas-là, ce sont les vacataires qui rentrent chez eux. Et pourtant, chaque matin je flippais ma mère au moment de passer chaque tourniquet. Pareil au retour. J'ai eu beaucoup de chance, je n'ai jamais été chopé. Parfois, à la Défense, les rapaces attendaient à l'autre escalator, je passais dans leur dos, à un souffle de me faire prendre. J'en avais des sueurs froides, mes cheveux éparses dressés sur la tête.

L'argent va à l'argent, même - voire surtout - celui de ceux qui n'en ont pas. Et, pour le bouclier fiscal, on a beau nous dire tout ce qu'on veut, qu'on a besoin des riches, machin, y a pas un argument qui passe en cette période de crise ou la solidarité devrait fonctionner à plein régime. Arrêtons de taper sur les petits, et que les grands donnent l'exemple. Ce n'est plus supportable...

Je vous laisse.

3 commentaires:

Zaza a dit…

Très café du commerce de taper sur les fonctionnaires de la RATP. Et dire que les rapaces font grève demain en plus... Quelle belle bande d'enculés...

Gildas Devos a dit…

Pas mon genre de taper sur les fonctionnaires en général, c'est pas la question, ils travailleraient pour le privé que je dirais la même chose...

Cha a dit…

Ah oui non je suis d'accord avec Billou là, dieu sait que je suis pro-fonction publique mais les contrôleurs, au secours qu'est-ce que je les déteste (enfin eux... les personnes qui leur demandent d'être là plutôt).
Heurk heurk heurk