jeudi 30 avril 2009

Dans l'oeil l'arbitre !


Bonjour à tous,


Aujourd'hui, c'est feinéantise. Je vous invite donc à découvrir cet article des indispensables Cahiers du Football, qui montre à quel point la chasse aux arbitres est devenue une marotte aussi ordinaire que de tresser des lauriers à Mandanda ou parler de la femme du président.

Bonne lecture.


LA MAIN DANS L'œIL

Pierre Martini (avec M. G.) - jeudi 30 avril 2009

La pseudo-polémique sur la "main" de Ceará montre que dans le championnat de France des pleureuses, on n'a pas fini de nous gâcher le football avec le procès maladif des arbitres.

La chose était acquise dès le début de la saison: pertes de titres, relégations, non-qualifications... toutes seraient de la responsabilité des arbitres et de leurs erreurs (lire "Fous alliés"). Contrairement à l'adage, celles-ci ne sauraient donc s'équilibrer en fin de saison, chacune est décisive. Voyez donc Jean-Michel Aulas oublier certaines polémiques sur des décisions plutôt favorables à l'OL pour s'arrêter (ou rester bloqué) sur celles qui auraient empêché l'immense qualité de jeu lyonnaise de se concrétiser au score face au PSG.

On se demande d'ailleurs pourquoi les joueurs ne quittent pas le terrain dès qu'un arbitre leur "vole" le match. Saluons leur patience autant que leur capacité à nous livrer des scènes d'anthologie pour le Replay, comme celle qui vit le vénérable Éric Da Rocha, au sortir du terrain, s'épancher devant la caméra de Canal+ et pointer du doigt le responsable de ses maux (Thierry Auriac, arbitre de Nancy-Nantes... pour avoir sifflé un coup franc parfaitement justifié). "Il y a des gens qui nous enfoncent", pleurniche le capitaine canari, Caliméro de la semaine (1). Sans parler du sketch de Guy Lacombe la semaine précédente (voir le Replay 19).


Sars sert à quoi ?


Laissons de côté Jean-Michel Aulas, les psychiatres vont passer le chercher (lire "La minute de JMA"), pour revenir quand même sur ce cas d'école de la "main" de Ceará (2), abondamment commenté, notamment à partir de cette fameuse notion de la main (ou du bras) "décollé(e) du corps"... C'est-à-dire une de ces idées fausses, comme celle du "dernier défenseur", qui permettent à des spécialistes ignorant la règle de juger de la compétence des arbitres. On devrait alors pouvoir compter sur l'expertise des anciens arbitres, devenus consultants, pour remettre les pendules à l'heure...

Joël Quiniou, dans L'Équipe, n'a pas ce courage: il se contente d'évoquer le problème des joueurs qui "amplifient leur surface corporelle défensive" pour augmenter leurs chances de contrer la balle. Question tout aussi difficile à trancher que celle de l'intentionnalité de la main, et qui renvoie à elle de toute façon. Ça tombe bien, le caractère délibéré ou non du geste est le seul à être énoncé dans la loi XII (3).

Alain Sars, suppléant Gilles Veissière sur le plateau de Canal Football Club, s'est pour sa part assis sur cette règle pour mieux servir la soupe. Au vu une série de ralentis apportant de l'eau au moulin des vérités contradictoires, il assène pourtant: "Y a t-il main? La réponse est oui. Est-elle décollée du corps? La réponse est toujours oui. Et est-ce que cette main a changé la trajectoire du ballon? La réponse est oui. (...) A mon sens, il y a penalty même si ce n'est pas volontaire". Pour allumer ses anciens collègues, on peut donc aller jusqu'à contredire la règle.


Tout est bon dans le cochon d'arbitre

Cas d'école, disions-nous. Car si l'on veut bien de ne pas confondre une impression personnelle avec la vérité, l'action de Ceará est très difficile à interpréter, elle interdit même d'être catégorique. Même si c'est assez peu probable, il n'est pas impossible que dans sa cascade aérienne, Ceará ait anticipé la trajectoire du ballon et soit parvenu à lancer son bras arrière dans le bon tempo pour contrer le ballon sans le regarder. Il est tout aussi possible de considérer, comme Bertrand Layec, que le mouvement de balancier qui accompagnait la retombée du joueur était naturel, et non intentionnel.

En d'autres termes, la décision de l'arbitre est parfaitement valable. Hélas, la machine à transformer des décisions par nature discutables en "erreurs d'arbitrage" fonctionne en mode automatique. On peut même être absolument certain que si l'arbitre avait choisi de siffler un coup de pied de réparation, il aurait été fustigé avec la même virulence, par les mêmes individus.
Ainsi Vincent Duluc, dans son compte-rendu du match, estime que "les Lyonnais ont sans doute été délestés par M. Layec, hier soir, d'un penalty pour une faute de main de Ceará", assurant plus loin que "Lyon (...) aurait plutôt mérité de gagner ce match. À cause du penalty (sic) bien sûr (...)" [s'ensuit le rappel du tir de Benzema sur le poteau NDLR]. Expliquer à la populace si bien excitée qu'il n'y a aucun scandale n'entre pas malheureusement pas dans les prérogatives des journalistes: il s'agit au contraire d'exploiter le filon.


Chasse ouverte toute l'année


En marge de cet épisode, une polémique s'est développée à la suite de la demi-finale de Coupe de France qui a vu Guingamp éliminer Toulouse et été le théâtre de décisions contestées d'Éric Poulat (4). À cette occasion, c'est Noël Le Graët, président de l'EAG et vice-président de la FFF qui s'était vilainement lâché sur l'arbitre (5), avant de se scandaliser que la Direction nationale de l'arbitrage et le Conseil supérieur de l'arbitrage aient espéré que des sanctions soient prononcées à son encontre (comme cela doit théoriquement être le cas pour n'importe quel dirigeant), réclamant même que ses accusateurs passent devant le Conseil national de l'éthique! On ne saurait mieux résumer le sentiment d'impunité qui règne, la mise en cause des arbitres étant devenue une activité aussi institutionnelle qu'obsessionnelle.

Narrant l'affaire, un article de L'Équipe (24 avril) trouve normal de la rapporter – comme pour justifier les dérapages – à cette assertion: "Le problème, c'est que les arbitres français) n'arrêtent pas de se tromper", le journaliste citant trois exemples de son cru. Se trompent-ils plus qu'avant ou bien leur impute-t-on plus d'erreurs qu'avant, y compris des erreurs imaginaires? Faussent-ils vraiment les matches à eux tout seuls? Surtout, l'éthique sportive n'oblige-t-elle pas à un tout autre respect, non seulement de l'arbitre, mais aussi du principe même de l'arbitrage? (6)

Ce n'est pas le problème de ceux dont le métier est de dénoncer l'incompétence des arbitres, quand ils ne suggèrent pas leur malhonnêteté. Pourtant, combien de ces censeurs ont fait la démonstration de leur incompétence dans le domaine des règles et de l'arbitrage (lire aussi "Au pays des aveugles"), méconnaissant aussi bien l'esprit que la lettre? Et combien versent allègrement dans la malhonnêteté intellectuelle pour alimenter des polémiques infantilisantes et malsaines?


(1) "Demandez à l'arbitre en gris si on n'a pas grillé de joker ce soir. C'est lui qui nous a grillé le joker, ce soir!" (Canal+).

(2) Sur un corner, Ceará est au duel avec Benzema, dont la tête est contrée par le bras du Brésilien, en train de donner un coup de tête dans le vide en direction opposée.
(3) Un coup de pied de réparation sanctionne l'une des dix fautes commises par un joueur dans sa propre surface de réparation. En la circonstance: "toucher délibérément le ballon des mains".
(4) L'inénarrable Joël Quiniou, dans sa chronique, reproche à Éric Poulat d'avoir donné un second carton jaune à Soumah, assez bête pour retarder l'exécution d'un coup franc en dégageant le ballon... Puis il l'accuse d'avoir "privé" les Bretons d'un penalty pour une faute "d'abord à l'extérieur continuant puis légèrement à l'intérieur des 16,50 mètres" – omettant de dire qu'en pareil cas, le choix du coup franc ou du coup de pied de réparation est à l'appréciation de l'arbitre, simplement pour mieux charger la mule.
(5) "Nous avons gagné à dix contre douze. M. Poulat est dépassé par les événements depuis quelque temps déjà (...) Je crois simplement que c'est quelqu'un qui est dépassé par les événements (...) Ce n'est pas méchant, mais il ne peut plus arbitrer à un bon niveau". Noël Le Graët est convoqué le 7 mai devant la Commission de discipline.
(6) En admettant que les arbitres soient à moitié aussi mauvais que les experts le prétendent, les démolir systématiquement et personnellement ne peut que ruiner tous les efforts de recrutement et de formation pour l'avenir. Personne n'a souligné, non plus, que l'appréciation de la plupart des actions litigieuses récentes (dont cette épidémie de mains dans la surface) auraient été grandement facilitée avec l'arbitrage "à cinq" et son juge placé derrière la ligne de sortie de but.


Je vous laisse.

mardi 28 avril 2009

Ministre amer


Salut à tous,

On vit dans un pays ou on a la manie des quotas. On a rien trouvé de mieux pour remédier à l'absence - scandaleuse - des minorités visibles en politique que d'"obliger" les gens de voter pour eux. Pour moi, j'avoue être très partagé sur la question. Je suis conscient qu'il faut plus de femmes (qui sont par ailleurs traitées comme une minorité, vu qu'elles ont une journée à elle, je serais une femme moi je serais vexé... fin de la parenthèse), plus de jeunes, plus de couleurs à l'assemblée, au Sénat, bref que les hommes blancs d'un certain âge daignent un peu partager le pouvoir. Mais c'est le côté combine qui me dérange, la réglementation. En plus je trouve que ça nuit à la crédibilité de ceux qui, du coup, bénéficient de ce système. Et puis surtout, ça fonctionne pas vraiment... Faudrait surtout changer les mentalités, mais là y a du boulot.

Rashida Dati n'avait, avant même d'être starisée par Sarkozy puis les médias, aucune crédibilité politique. Elle avait fait deux ou trois bons débats lors de la campagne, un peu comme (la sublime) Rama Yade, mais quoi d'autre ? Depuis, notre ministre de la Justice accumule les conneries. Je passerais sur son goût pour le luxe et son projet de loi qui devrait rendre les juges aussi utiles que Rashida Dati elle-même. Je parlerais encore moins de sa grossesse et de sa fille, parce que ça ne regarde qu'elle, sa fille et le père. On va plutôt se marrer un peu en mattant quelques vidéos ou elle prouve à quel point elle est complètement à la ramasse. Preuve, surtout, que si elle a été prise dans ce gouvernement, c'est pour faire un coup : une femme issue de l'immigration, ça en jette grave. Après ça, personne ne peut dire que la politique de Sarkozy est raciste et xénophobe, ce qu'elle est pourtant clairement.

Amusez-vous bien.


Rachida Dati : L'Europe la fait rire?
envoyé par LePostfr



Quand Rachida Dati et Panafieu parlent de Jean-Louis Borloo
envoyé par politique-net


Rachida Dati ivre bourrée à la garden party de l'Elysée
envoyé par Dmode59

Je vous laisse.

lundi 27 avril 2009

La Chance aux Laidrons


Salut à tous,

Pas grand chose à raconter en ce moment, il faut bien l'avouer. Je vais donc plutôt m'appuyer sur la vie, forcément plus merveilleuse, des autres. Et notamment celle de la plus que fameuse Susan Boyle. Mais oui, faites pas semblant, à part dans le Jour du Seigneur (et encore, elle chante dans une chorale, donc rien n'est moins sûr...) toutes les émissions possibles en ont parlé. Chez Drucker hier, ils ont même osé évoquer le fait que la chanson qu'elle a chanté est Française à la base, cocorico et compagnie... ben oui, faut fidéliser le public UMP de l'émission, coco.

Evidemment, personne ne m'a attendu pour parler de ce phénomène. Susan Boyle s'est illustrée dans un des temples du surfait, de l'image, du formatage et de l'humiliation publique, j'ai nommé la Télé Réalité, à une époque appelée Télé Poubelle avant que les médias ne retournent leur veste à propos d'un truc que, quelques mois auparavant, tout le monde affirmait sans sourciller ne pas vouloir voir débarquer dans notre pays, celui du bon goût et de la culture. Dans cette émission, "Britain's got talent", on se démarque un peu : y a pas que des chanteurs, y a des danseurs, des inventeurs... bref, c'est un dîner de cons géant, et télévisé. Du coup, les sourcils prohéminents et la mâchoire de tracteur de Susan Boyle ne pouvaient que coller avec le concept. Coco.

Mais évidemment aujourd'hui, qu'évoque-t-on ? Sa "voix d'or", on l'a bien compris. N'empêche que si elle avait eu la tronche de Laetitia Casta, personne n'en aurait parlé. Ce qui a marqué les gens, c'est son âge - 47 ans - , son profil sexuel - toujours vierge - et son physique à jouer sans maquillage dans la Guerre du Feu. Finalement, rien n'a changé : on reproche à ses émissions de s'attacher avant tout au physique, parce que c'est ce monde qui veut ça. L'antithèse arrive, et que se passe-t-il ? On continue de juger son talent à l'aune de son physique.

Les O qui ont quasiment immédiatement orné les bouches des jurés de l'émission lorsqu'elle a commencé montrent une chose : l'idée que quelqu'un de moche et qui n'a pas la sexualité d'une serveuse niçoise pourrait bien chanter paraît carrément inconcevable. J'ai même entendu des gens évoquer un trucage... Impossible d'imaginer que la voix ne soit pas raccord avec le look. De toutes façons, il suffit de regarder une fois la Nouvelle Star cette année pour se rendre compte que savoir chanter n'est plus du tout un critère pour réussir dans la chanson. D'ailleurs, c'est pas si grave : Souchon, Gainsbourg, Brassens ne savaient pas chanter, et pourtant c'est difficile de faire mieux qu'eux en France.

Moi qui suis réfractaire à tout effet de mode, à propos de ce phénomène, je me dis juste une chose : s'il lui reste du temps pour faire carrière (et voir le loup, accessoirement, mais ça ne nous regarde pas), difficile de comprendre comment elle n'a jamais pu être repérée avant avec un organe pareil. Ca ressemble beaucoup à du gâchis, même si c'était peut-être un choix personnel. Faut dire que depuis une petite dizaine d'années, les maisons de disque recrutent surtout dans les émissions de télé poubelle, qui elles même repèrent leurs proies dans les boîtes de nuit, plutôt que dans les églises...

Je vous laisse.

samedi 25 avril 2009

Alien description


Bonjour à tous,

Aujourd'hui, je vais évoquer avec vous la quadrIlogie (et non la quadrOlogie, comme je le dis tout le temps) Alien. Vous savez, cette série de films absolument incroyables, grandement créatifs et tous superbement réalisés. Quiconque n'a pas vu les quatre Aliens ne sait pas encore complètement ce qu'avoir peur et être stressé en regardant un film veut dire. Il en a une idée, s'il a vu Shining ou les Oiseaux, mais sa vision, à mon avis, ne sera complète que s'il voit ne serait-ce que le premier opus de la série, qui est un pur chef-d'oeuvre.

Cette série a plusieurs particularités bien à elle. D'abord, les quatre films ont été réalisés par quatre réalisateurs qui, en plus d'être des génies, ont tous leur patte à eux, leur signature : dans l'ordre, Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet. Surtout, ceux-ci ont chacun apporté quelque chose à l'histoire, aux personnages, notamment à Ripley, plus qu'incarnée par Sigourney Weaver, et l'Alien lui-même, bien sûr.

Je vous préviens, vous allez vous spoiler si vous lisez la suite.

Le premier, datant de 1979, lance évidemment les bases : un équipage est dirigé sans le savoir vers une planète d'ou provient un soit-disant SOS - en fait, un message préventif. Ils y découvrent un vaisseau ou se trouvent une quantité faramineuse d'oeufs, dont le contenu de l'un d'entre eux, de forme arachnéenne, ne trouve rien d'autre à faire que de se coller au visage de l'un des passagers. Un peu plus tard, la bestiole s'en va, le mec se réveille mais une autre bestiole sort alors de sa poitrine et s'échappe. Les six autres personnages partent à sa
recherche mais très vite, le bébé s'est transformé en monstre et les massacre tous un par un. Enfin presque tous, puisque Ripley parvient à l'envoyer dans l'espace casser des crânes avec l'aide de sa double mâchoire ailleurs.

Le monstre est créé, et lui même évoluera peu : malgré des plans souvent serrés ou très furtifs, on devine une tête toute en longueur et ronde, dépourvue d'yeux, mais dotée d'une mâchoire dégoulinante qui en révèle une autre, extensible et qui sert à tuer ses proies. Ah, et petit détail croustillant : il saigne de l'acide. Si vous en tuez un, vaut mieux le faire à distance. Le film en lui-même ne détonne pas à la fin d'une époque ou les films de science fiction se déroulant dans l'espace, notamment Star Wars et surtout 2001 : L'odyssée de l'Espace font toujours recette. Le parallèle entre l'ordinateur du Nostromo, dans Alien, appelé "Mother", et celui de 2001, HAL, est évident.

Dans le deuxième opus, Aliens, réalisé par le futur multi oscarisé James Cameron, changement total de ton. On est en 1986, à une époque ou la mode est aux muscles, aux militaires qui rasent tout en une volée de mitraillette, et aux scenarii minimalistes. Ripley est récupérée 57 ans après la fin du dernier épisode, mais grâce à la cryogénie, elle reste belle et pulpeuse... enfin, elle reste jeune comme à ses plus beaux jours. La Compagnie, qui avait déjà envoyé le Nostromo au casse pipe dans le seul but de récupérer l'Alien pour des fins militaires, a perdu le contact avec une colonie humaine construite... sur la planète ou le Nostromo avait trouvé l'Alien, et demande à Ripley de venir en tant que conseiller. Torturée par des cauchemars
affreux, elle accepte et part en compagnie d'une bande de marines aussi musculeux qu'imbéciles.

Sur place, c'est évidemment un massacre. Ce qui change, c'est qu'au lieu d'avoir un seul Alien, y en a toute une palanquée, mais que cette fois les humains sont armés, et bousillent des Aliens comme ils feraient des strikes au Bowling. On assiste donc plus à un Rambo futuriste qu'à un Alien type. Un an plus tard, Predator utilisera les mêmes ficelles, et ce n'est pas par hasard si les deux monstres se retrouveront face à face lors de quelques nanards... Ce n'est donc pas le meilleur de la série, mais Cameron apportera quelque chose de très intéressant à la série : la Reine, qui pond les oeufs d'ou sortent les bestioles arachnéennes, et qui affrontera Ripley en fin de film, dans une scène remarquable. Le mode de reproduction de l'Alien, a plusieurs étages, est complet.

Le trois, datant de 1992, est lui aussi très fidèle à son époque. Ripley échoue cette fois dans une prison de haute sécurité, remplie des pires pervers sexuels de la galaxie, et ou règne une ambiance religieuse et apocalyptique des plus primaires. Les décors sont très chiadés, on a l'impression de se retrouver parfois sous le dôme de tonnerre de Mad Max III, et à d'autres moments dans le "Nom de la Rose". Au niveau de l'intrigue, retour aux origines : un seul Alien,
et une troupe de victimes non armées qui ne peuvent rien faire d'autre que de cracher du sang par le crâne en hurlant. Un des meilleurs de la série, sans nulle doute. A la fin, on apprends que Ripley a une Reine dans la poîtrine, et se jette dans le feu au moment ou la demoiselle veut sortir. L'héroïne est mourrue, fin de la série.

Et ben non ! La science du clonage va nous permettre d'en avoir encore plus, en 1997. Des années plus tard, la Compagnie a récupéré l'ADN de Ripley, d'ou elle a pu à la fois la recréer, en utilisant de l'ADN d'Alien, ce qui la rend incroyablement plus forte, et très à l'aise au basket en aveugle, mais aussi les Aliens eux-même, qu'elle tente de domestiquer. Ca a l'air de marcher, dans un premier temps, mais très vite ils s'échapent et fond un carnage, encore une fois. Insortables ces bestioles, je vous promet... Le film est encore une fois excellent, grâce à la patte de Jeunet, qui apportera sa poésie, mais aussi son esthétisme. Quant à la fin, elle est saisissante : un Alien à la peau et au regard humains, mais à la cruauté exacerbée - qu'il y a-t-il de plus cruel que l'Homme ? - affronte sa "mère", Ripley. Devinez qui gagne ?

Ils parlent d'un cinquième épisode, mais ils vont avoir du boulot pour rester au niveau, je vous le dis.

Je vous laisse.

jeudi 23 avril 2009

Retour sur terres


Salut à tous,

Dimanche, retour sur mes terres issoussoises. Je suis allé rendre visite à mes parents, de retour d'Egypte, d'ou ils m'avaient appelé pour mon anniversaire. En direct de la Vallée des Reines, pour être plus précis. Un coup de fil qui m'avait réveillé, ce qui avait parfaitement prolongé mes rêves.

J'ai eu droit à un excellent repas, avec assiette de charcuteries, du veau aux haricots blancs, et une délicieuse tarte aux pommes faite maison. Un repas simple mais copieux, dont je rafole toujours. Je ne dis pas ça parce qu'elle lit régulièrement mon blog, mais ma maman est une excellente cuisinière. Je ne suis pas original, mais je suis sincère, c'est un début.

J'ai aussi eu droit à des cadeaux, des chemisettes et un casquette, qui depuis ne me quitte plus. Elle va reléguer celle qui célébrait Virgin Radio au placard. Elle change de celles de d'habitude, je vais essayer de vous la décrire, même si ce n'est pas mon point fort. Noire, elle a un rebord qui se boutonne sur le dessus, ce qui me donne

un petit air de Che que je ne renie pas, pour tous vous dire. Si je trouve une photo, je vous la soumettrais. Enfin, j'ai pu déguster un petit diaporama (enfin, petit...) sur leurs vacances egyptiennes. Où j'ai pu revoir Abou Simbel, les Pyramides et le Sphinx, mais avec mes parents devant. J'y suis allé y a 17 ans, je n'ai malheureusement aucune photo de ce voyage fabuleux, si ce n'est dans ma tête.

Bref, j'ai passé une excellente après-midi, conclue avec mon Amour au cinéma, à Montparnasse, pour y voir Harvey Milk. Un véritable chef-d'oeuvre, servi par un Sean Penn hallucinant de vérité. Le grand cinéma, c'est quand même plus sympa que... non, je vais arrêter de parler des Ch'tis. Arf, trop tard.

Je vous laisse.

mercredi 22 avril 2009

Radio thérapie


Salut à tous,

Hier j'étais de repos, alors j'en ai profité pour sacrifier une grasse matinée pour aller assister à l'enregistrement de l'émission quotidienne de Laurent Ruquier, sur Europe 1, On va s'géner. Une émission qui passe de 16h à 18h et qui me permet de faire passer mes après-midi travaillés nettement plus vite. J'étais déjà allé les voir rue François Ier il y a quelques années, et ça n'a pas énormément changé, hormis les participants.

D'abord, tandis que je poirautais dans la file d'attente, vers 9h15, Gilbert Montagné est passé devant nous, il était l'invité de Drucker. Elkabbach est sorti dans la foulée, s'est embarqué dans une voiture garée à la hussarde, et a démarré avec le portable à l'oreille. Bien, Jean-Pierre, bien ! Bravo !

On est rentrés, et on s'est baladé entre les studios. Dans le studio Coluche, Fogiel terminait sa matinale avec Julie et divers chroniqueurs. Nous, on était un peu plus loin, dans un studio qui peut accueillir du public, le studio Merlin. Trois rangées de sièges de part et d'autre de la table. Derrière la vitre, ou se situe toute la technique, on voit apparaître ceux qui participeront à l'émission : Dhorasoo, Bravo (Christine, pas Daniel), Danièle Evenou, Michalak... puis Ruquier lui-même, dominant tout son monde d'une bonne tête. Un des rares mecs de la télé à dépasser les 1m70...

En rentrant dans le studio, après les salutations d'usage, il nous fait un peu la morale : pas de papotage, pas de soufflage aux questions, pas de portable allumé, mais de la bonne humeur. "Ne faites rien d'individuel, agissez collectivement", nous dit-il en substance. C'est noté patron.

On les imagine en train de s'amuser, faire ça tranquillou sans pression. Mais au moment de la prise d'antenne, on sent qu'ils sont surtout là pour bosser. Le patron : "allez, les casques sur les oreilles !" Personne ne moufte, même si tout le monde ne le gardera pas tout le long, notamment Dhorasoo, qui dira, à vu d'oeil, 10 mots durant toute l'émission. Qui ne survivront d'ailleurs pas tous au montage...

Déception : pour une fois, Fabrice Eboué n'est pas là. Vraiment pas de bol, parce que c'est très rare... à la place, y a Daniel Evenou, c'est drôle aussi mais elle elle le sait pas. Y a Pierre Benichou aussi, qui profite de la fatigue manifeste de Titoff, encore en retard, et du faible niveau humoristique de ses collègues pour investir l'essentiel de l'antenne. On entends pas mal Bravo aussi, mais là c'est franchement indigeste : elle est incapable de dire autre chose que des conneries. Elle est donc faite pour animer un direct sur TF1, ce qu'elle fera samedi soir, et ce qui permet à ses collègues de bien la chambrer comme il faut.

Je me demandais aussi pourquoi Jérémy Michalak, certes drôle et perspicace sur les questions, mais quand même, était là à absolument TOUTES les émissions, sans exception, et j'ai eu mon explication : c'est lui qui lance les appludissements du public ! A chaque fois, il se met à applaudir en direction des spectateurs, c'est le chauffeur de salle en fait ! Drôle, ça...

Je ressors d'Europe 1, qui est tout de même un monument dans lequel, en tant que passionné de radio, je serais fou de joie de travailler, en essayant de prendre en photo Dhorasoo, l'idole de mon Amour. C'est mon idole aussi, mais pas pour ses yeux de braise et ses poils apparents, plutôt pour son but exceptionnel contre Marseille en finale de la Coupe, en 2006. Mais l'intéressé se sauve vite fait, portable collé à l'oreille, avant de monter dans sa voiture. Espérons qu'il ai raccroché avant de démarrer, lui...

Je vous laisse.

vendredi 17 avril 2009

Travaille, feinéant


Salut à tous,

Ce matin, je ne travaille pas. Et c'est bien, parce que après si, et jusqu'à 23h. Et encore demain. Pourtant, malgré quelques montées de stress et des parties moins agréables que d'autres, je l'aime, mon job. C'est quand même, et ce d'une bonne centaine de milliers de kilomètres, le boulot le plus intéressant que j'ai jamais eu de ma vie. Et je peux vous dire qu'en matière de boulots pourris, j'ai eu ma dose. J'en ai déjà parlé ici, je crois.

On est dans une société ou on glorifie le travail. Ca "grandit" l'homme, il paraît. On le dit surtout dans les régimes totalitaires, réacs ou coco. Dans certains restos japonais, ils diffusent des chaînes... chinoises. Et il n'est pas rare de voir des spectacles grandioses ou un ouvrier, casque et bleu de chauffe impeccables, au milieu de ses collègues, nous chante sa joie d'être opprimé dans un pays aussi bien dirigé. Et les Chinois de Paris, qui ont pourtant fuit cette
dictature infâme, de regarder ça avec attention. La nostalgie, sans doute...

Quand j'étais sur la chaîne à Renault, à deux heures du matin, à mettre du mastic au fond des Clios avec un pinceau, j'étais vachement grand, il faut le reconnaître. Quelle gloire ! A côté, la découverte du vaccin contre la rage, c'est un but du pointu contre l'AS PTT le Vésinay devant 15 spectateurs.

A une autre époque, le travail était tellement glorifié qu'il avait remplacé, au même titre que la famille et la patrie - en première place, même - la liberté, l'égalité et la fraternité. Vous savez, ces trois valeurs qui guident notre société. Ca saute aux yeux : la liberté est totale - mais elles s'arrête là ou celle des autres commence -, l'égalité est évidente - même si y en a de plus égaux que d'autres -, et la fraternité est affichée partout, par tout le monde - même si elle est devenue un slogan politique un peu vide de sens.

Pour être honnête et arrêter d'être ironique, rien n'a changé quant aux priorités dans notre pays. Bien sûr, rien de comparable avec le régime totalitaire de l'époque, dieu merci. Mais ce qu'on apprends aux gamins aujourd'hui, c'est le travail, respecter sa famille et aimer son pays. Regardez Zemmour... il est extrême, mais il est bien de son temps, contrairement à ce qu'il prétend. Aujourd'hui, si un footballeur chante pas la Marseillaise, on le menace de le virer de l'équipe nationale. Si un mec est chômeur, on l'oblige à aller chercher un boulot ailleurs, voire loin de chez lui, ou alors on lui zappe ses indemnités. Et accessoirement, on le traite de feinéant, y compris au plus haut sommet de l'état. Si on peut appeler ça un sommet.

Quant à la famille, le jour ou les homos auront le droit de se marier et d'adopter n'est pas encore arrivé.

Je ne sais pas si je suis un feinéant. J'ai l'impression de beaucoup donner dans mon boulot, mais aussi dans mes piges. Je pense être capable de donner énormément pour quelque chose qui m'intéresse. Et si ça ne m'intéresse pas, comme c'est le cas dans 95 % des cas dans le monde, et ben je le fais quand même. mais je garde le droit de ne pas aimer ça, et de trouver ça avilissant. J'ai le droit d'être feinéant, comme la nouvelle génération a le droit d'aimer l'argent, la célébrité et la réussite. Ce n'est vraiment pas le défaut le plus grave de la terre, même si on voudrait nous faire croire le contraîre. Moi qui alterne des journées avec lever à 8h et d'autres à grasses mats, je peux vous le dire : c'est tellement plus sympa de pouvoir dormir le matin, que de ne pas pouvoir, boulot intéressant ou pas. Pourquoi est-on ici ? Pour travailler, ou pour être heureux ? Sachant que, dans 95 % des cas, je le répète, les deux sont difficilement conciliables.

La fourmi donne la leçon à la cigale, mais rien ne prouve dans la fable qu'elle s'amuse dans sa vie. Elle n'a pas l'air d'être une marrante, dans son genre.

Mes parents m'ont bien élevé, je crois, ils ont travaillé très dur pour ça, j'en suis sûr. Mais ce n'est pas pour ça que je veux me briser le dos jusqu'à la retraite pour n'être heureux qu'à 60 ans. Sans le vouloir, ils m'ont appris à respecter l'effort, mais pas à l'aimer. Y a une nuance, indéniable. Voir ses parents souffrir du dos ou de l'audition parce qu'ils ont trop travaillé dans leurs vies, trop près des machines, ça ne donne pas envie de faire pareil. Si on a un boulot intéressant, enrichissant - sur le plan spirituel - d'accord, on a envie d'aller bosser. Mais si c'est l'usine, si c'est éreintant, et ben... ça vaut pas le coup, désolé Nico. Au fait, Gnafron, je ne me lève peut-être pas tot, mais cette semaine je bosse 54 heures, et je n'ai pas de pige.

Je vous laisse.

mardi 14 avril 2009

Deux perles


Salut à tous,

Aujourd'hui, profitant d'un petit îlot de tranquilité dans une semaine de dingo, et une fois n'est pas coutume, je vais vous parler de deux films que j'ai vu récemment au cinéma. Demain, je vous parlerai de ma dernière recette de beignets aux airelles, et la semaine prochaine du petit haut que j'ai vu chez C&A, et qui me moule à merveille. Enfin, si j'y pense.

Tout d'abord, je me suis fait un petit plaisir, j'ai traîné mon Amour devant "
Frost/Nixon", un film de Ron Howard qui raconte l'interview que donna l'ancien Président des Etats-Unis Richard Nixon (dont j'invite les amateurs des Simpsons à consulter le savoureux deuxième prénom...), le seul qui ai jamais démissionné dans l'histoire du pays en raison du scandale du Watergate, et le journaliste britannique David Frost, qui était jusque là plutôt un animateur télé un peu bidon genre Delarue ou Evelyne Thomas.

Je ne sais pas pour mon Amour, mais moi je me suis régalé. S'il ne ressemble pas franchement à Nixon, pour preuve cet extrait de la vraie interview :




Richard Nixon Interviewed by David Frost
envoyé par
pixies-hey

,
Franck Langella est phénoménal dans ce film. Il est sombre, il est brillant, il est pervers, il est irrésistible... comme Michel Bouquet, le Mitterand du "Promeneur du Champ de Mars", il l'incarne à défaut de le jouer, il ne le singe pas et on se régale. Et le duel avec Frost est vraiment excellent. Si vous aimez les grands films et les grands acteurs, je vous le conseille vivement.

L'autre, je l'ai vu hier, c'est "Erreur de la banque en votre faveur". Un bon petit film qui ne marquera pas l'histoire du cinéma populaire, mais qui deviendra, à coup sûr, un film culte. C'est d'abord une très bonne histoire (le maître d'hôtel d'une grande banque fait profiter à son quartier les tuyaux qu'il entends tous les jours) servie par d'excellents comédiens, là aussi (Lanvin, Darroussin...), et surtout quelques scènes hilarantes, garnies de répliques qui fusent. Je ne rigole pas toujours franchement pendant les films, mais là c'était le cas, et si les Ch'Tis ont fait 20 millions avec un film bidon ou les meilleurs gags étaient dans la bande-annonce, ce film en mérite bien 50, minimum.

Allez, je vous laisse, et bons films.

vendredi 10 avril 2009

Flammes et l'Oréal


Bonjour à tous,

Dernier extrait de notre délire hospitalo-alcoolisé de l'année 2000, signé Cups & Ice. Ensuite, nous reprendrons le cours normal de ce blog.



Message 9364 : remis à 14:22:27 le Vendredi 26 Mai 2000 par Les flammes de mon coeur
Episode 13801

 Scène 1 :

Une jeune fille entre en pleurant dans l’hopital. Ce n’est pas Ashley, c’est Pasqual. Elle ne porte pas de maquillage L’Oréal. Elle a choisi Nivéa :

PASQUAL : Je suis prête à tout vous savez…

MARILYN : Punir Ashley vous tient donc tant à cœur ?

PASQUAL : Oui. Cette petite garce mérite une correction. Elle m’a volé l’amour de mon homme…

MARILYN : Cupsand ?

PASQUAL : Non ! Ramon !

Marilyn ne comprend rien. Que veut-elle ? Cette femme a l’air si triste et décidée à la fois qu’une chatte n’y retrouverait plus ses petits. Un spectateur assidu non plus.

PASQUAL : Vous ne comprenez donc rien ! Bien sûr que j’aime Gary Cupsand ! Comme si j’allais m’enticher de Ramon ! Vu le temps qu’il lui reste à vivre !

MARILYN, vraiment étonée : Comment ça ?

PASQUAL, vraiment étonnante : Le plan ! Vous ne vous souvenez plus ?

MARILYN : Si, bien sûr ! Mais ce détail m’a échappé.

PASQUAL : J’ai décidé d’éliminer Ramon.

MARILYN : Vous voulez éliminer Ramon ?

PASQUAL : Oui.

MARILYN : Oh ! Ca y’est ! J’ai saisi ! Vous voulez vous débarrasser d’un collaborateur trop impliqué ! Vous ne voulez pas qu’on remonte jusqu’à vous dans l’affaire de l’enlèvement du bébé…

PASQUAL : Vous avez tout compris !

Manque de chance, le spectateur non.


 Scène 2 :

Chez Drake et Ashley, un immeuble moderne dans le Upper East Side. Drake entre. L’air de rien, il est en pyjama. C’est qu’il fait nuit dehors :

CUPSAND : Enfin ! Drake ! Je croyais que vous ne reviendriez jamais…

RAMORAY : Que faites-vous chez moi ? Comment êtes vous entré ? Je ne laisse pas ma clé sous mon paillasson !

CUPSAND : C’est vrai, j’ai pris du temps à la trouver. Mais sur la serrure, quand même !

RAMORAY : Que voulez-vous ?

CUPSAND : Vous parler !

RAMORAY : Oh ! Je vous vois venir ! Vous venez vous vanter ! Vous êtes maintenant “le seul homme qui compte dans la vie d’Ashley”, n’est-ce pas ?

CUPSAND : C’est exactement ce pour quoi je viens ! Et plus exactement pour me rire de votre tête. Maintenant, s’en est fini de vous ! Je n’ai plus qu’à divorcer et Ashley est à moi ! Vous imaginez !?

RAMORAY, dépité : Trop bien… !

Le spectateur très mal.


 Scène 3 :

Ascott entre dans la salle d’opérations. Son patient, Ramon Ramoray, l’attend depuis deux heures. C’est le moment tant attendu de la scène à 3. Pour assurer le suspense, il arrive que le réalisateur réserve des surprises aux spectateurs. Aujourd’hui, il y aura quatre personnages dans l’action. Et oui ! Les surprises du réalisateur ne sont pas toujours bonnes.

WILLIAMS : Je vous attendais depuis dix minutes !

ASCOTT : Ce n’est pas grave… Qui est notre patient aujourd’hui ?

PASQUAL : Votre petit fils.

ASCOTT : Lequel ? Celui de Drake ou celui de Cupsand ? Répondez infirmière !

PASQUAL : Mais enfin, monsieur ! C’est celui de Cupsand ! L’autre a disparu, vous le savez bien !

L’opération commence. John-John est allongé sur le dos. Du haut de ses deux mois, il n’est pas capable de parler. Le réalisateur n’aurait pas osé : il sait très bien que les bébés ne parlent qu’à trois mois.

WILLIAMS : Bistouri ?

Pasqual le cherche sur la table. Le tend au docteur.

PASQUAL : Bistouri !

ASCOTT : Soluté ?

PASQUAL : Ah, non ! C’est encore le printemps !

Ascott est troublé.

ASCOTT : Quoi ? Où est le soluté ? Vous ne voyez pas que le cœur du bébé s’accélère ? Dépêchez-vous ma vieille !

WILLIAMS, en se penchant sur le petit : Quel est le rythme des battements ?

PASQUAL : Y’en a un qui sort tous les ans. Le dernier, c’est avec Robin contre Poison Ivy.

WILLIAMS, surpris : Quoi ?… ! Je ne vous parle pas de Robin des bois ! Je vous demande juste de tâter le pouls !

PASQUAL : Je rappelle à monsieur qu’il n’a pas de poux puisqu’il n’a pas encore de cheveux !

Williams et Ascott se regardent. Qu’est-ce qui démange l’infirmière aujourd’hui ?

ASCOTT : “Ô rage, ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?” Veuillez sortir Pasqual ! Vous nous êtes plus encombrante qu’utile. Allez ouste !

Il la pousse hors de la salle. Il revient et dit à Williams :

ASCOTT : Elle l’a bien cherché !

WILLIAMS : Oui ! Mais c’est normal qu’elle ne l’ai pas trouvé !

Et, fier de lui, il montre à son collègue le poignet de son petit-fils. Ascott tâte le pouls. Rien.


 Scène 4 :

Pasqual est dans le couloir. Ramon l’y attend.

PASQUAL : C’est fait ! Le bébé est mort ! Il ne s’en sont pas rendu compte ! Mais je l’ai empoisonné !

RAMON : Comment avez-vous fait ?

PASQUAL : Simple ! J’ai échangé les solutés et j’ai fait exprès de les embrouiller. Ils ont commencé à déclamer du Verlaine ! C’est dire si je les ai troublés !

RAMON : Bien ! Le tour est joué !

PASQUAL : Oui ! Nous avons tué un enfant. Nous avons l’autre.

RAMON : Oui ! Ashley a toujours dit que son cœur irait au père de ses enfants. Tous nos problèmes viennent de ce qu’elle était deux fois mère. Bientôt, elle ne le sera plus, même une seule fois ! Drake ou Cupsand auront beau tenter de la retenir : plus de gosse, plus de mariage ! Drake et Ashley divorceront et la belle sera toute à moi ! Je lui ferai un gosse et d’ici trois mois, quand il sera né, on pourra se marier.

PASQUAL : Quant à moi, je récupérerais Cupsand : puisqu’il vient de perdre son fils, il se fera jeter par Ashley ! Il ne me reste plus qu’à tuer Marilyn !

Ramon fait un saut en arrière, mais il se retrouve trop près du mur et s’y cogne :

RAMON : Ouh là, ça fait mal !

PASQUAL : Oui, je sais ! Mais sachez que c’est indispensable : trop de collaborateurs, ça risque de m’embrouiller et de faire remonter la police jusqu’à moi.

RAMON : Je parlais du mur…


 Scène 5 :

La scène se passe chez Drake. Cupsand est encore là. Cette scène-là, elle est croustillante. C’est normal, le réalisateur a décidément envie de faire des surprises… Huit personnages sont en jeu ! La chaîne concurrente peut lancer ces spots de pub. Ca va zapper grave.

Ashley entre, en pleurs. Suivie de Pasqual.

DRAKE : Que se passe-t-il ici ?

ASHLEY : Notre en fant est mort !

Cupsand regarde Drake, Drake regarde Ashley, Ashley regard Pasqual et Pasqual regarde… Non, ça aurait été trop simple ! … Bon, ça va : elle regarde Cupsand. Ils savent tous les quatre que tout se joue en ce moment. Puis, l’un d’entre eux se décide à parler :

CUPSAND : A qui tu parles ? De quel enfant parles-tu ? Ce n’est pas John-John qui est mort, dis-moi ?

Ascott entre, suivi de Williams et Ramon. Ce dernier porte un couffin sous le bras :

ASCOTT : Si, c’est John John qui est mort. Et c’est de la faute de cette imbécile de Pasqual !… Mon pauvre petit fils, elle l’a tué !

PASQUAL : Quoi ! Vous n’avez aucune preuve !

WILLIAMS : Si ! Nous étions en train d’opérer John-John tous les trois. A ce moment, Pasqual a commencé à divaguer. J’ai pensé que c’était le moment du mois où elle a des petits problèmes…. Hum ! Vous voyez ce que je veux dire, non ? … Enfin bref, Nous l’avons donc chassé dehors, pour qu’elle aille se refaire un esprit plus clair. Et là nous avons remarqué que John-John était mort. On est sorti, après l’avoir incinéré. Dans le couloir, Ramon nous a expliqué qu’elle l’avait empoisonné à notre insu.

PASQUAL : N’importe quoi !

WILLIAMS : Ramon nous a expliqué qu’il a trouvé dans les vestiaires de Pasqual un poison. Poison très spécial qui transforme instantanément tout être vivant en cendre.

PASQUAL : Des bobards !

RAMON : Or, quand nous sommes rentrés Williams, Ascott et moi dans la salle d’opération et que nous avons ouvert le four crématoire, le corps du petit était réduit en cendres ! C’était donc vous Pasqual ! Avouez-le !

PASQUAL : Jamais !

Il fait chaud, sous les projecteurs. La scène doit se terminer. Alors Pasqual craque !

PASQUAL : J’avoue ! J’ai voulu tuer le bébé ! Pour récupérer l’amour de mon mari ! Gary Cupsand, pardonne-moi, mais je t’aime ! … Et toi Ramon, pourquoi m’as-tu trahi !?

RAMON entrouvre le couffin : Tenez, je vous rapporte votre enfant. Je ne veux pas risquer ma vie pour toi, mon amour !

Il regarde Williams, qui n’y comprend rien. Drake exulte de joie en reconnaissant Drake Junior à l’intérieur du couffin. Son mariage est assuré.

ASHLEY : Je l’ai retrouvé ! Le seigneur est bon !

Drake se ressaissit !

DRAKE : Traître de frère ! C’était donc toi qui avait notre enfant ! Pourquoi as-tu fait ça !?

RAMON, à Williams : Je sais que tu aimes Ashley, chéri ! J’ai pensé que supprimer cet enfant te permettrait d’atteindre plus rapidement le bonheur que tu pousuis, à savoir te marier avec elle…

Williams ne comprend toujours pas.

RAMON : Un jour vous comprendrez.

Il sort.

DRAKE : Bien, je suis rassuré ! Tout est bien qui finit bien !

A ce moment, Marilyn entre. Elle porte encore sur elle la tenue du demi-frère de Drake…

Pasqual comprend son erreur. Ashley se précipite dans les bras de Drake. Cupsand est jaloux. Il fait une petite mimique. Drake le remarque et s’esclame :

RAMORAY : Attendez une minute ! Ce n’est pas logique ! Je n’ai jamais laissé ma clé sur la serrure !



 Fin de l’épisode : cris de fans affolés


Je vous laisse.

jeudi 9 avril 2009

Whisky et Nicaragua


Salut à tous,

Troisième épisode de cette saga qui ferait passer "Guerre et Paix" pour la série des "Marmousets". Episode signé par votre serviteur, bien humblement.


Message 9361 : remis à 22:31:56 le Jeudi 25 Mai 2000 par Amoureusement notre

Amoureusement notre



Episode 13284

- Scène 1 :

Ashley Ramoray est en larmes . Comme d'habitude me direz vous. Oui, mais là, elle a une bonne raison. Ah ! Là vous êtes bien niqués, hein !

Bref, donc elle est en larmes. En effet, son mari, le célèbrement mondial neuro-chirurgien Drake Ramoray, a disparu depuis une semaine. On frappe alors à la porte de la maison. Ashley s'empresse de se précipiter pour ouvrir.

C'est le Docteur Williams.

ASHLEY (soupirant) : J'aurais du me douter que c'était vous. Tout d'abord, je ne suis pas sure que Drake aurait frappé avant d'entrer, vu que c'est un peu chez lui, et puis y a une sonnette,
et vous avez frappé. Donc, ça ne pouvait être que vous. Ou moi, mais bon, vu que c'est moi qui ai répondu, ça ne pouvait pas être moi qui frappait .

WILLIAMS (saoulé par ce long monologue aussi rare chez elle qu'inutile) : Oui, bonsoir à vous aussi, Ashley. J'ai à vous parler.

Une fois dans le salon, Williams se dirige vers le bar personnel de son collègue, et se sert
un whisky on the rocks. Durant tout ce temps, Ashley reste immobile au milieu de son salon, tandis que Williams s'adresse à elle.

WILLIAMS (l'air grave, il remplit son verre) : Voilà, je sais ou est Drake, Ashley.

L'incompréhension (habituelle chez elle) et l'interloquation se lit alors sur le visage d'Ashley.

ASHLEY (incompréhensive et interloquée) : co... comment ? Qu'avez vous dit ?

WILLIAMS (l'air grave, il remplit son verre) : Voilà, je sais ou es Drake, Ashley.

ASHLEY (interloquée et stupéfaite) : Mais... mais... Quoi ??

WILLIAMS (l'air grave, son verre déborde) : Voilà, je sais ou es Drake, Ashley.

ASHLEY (Stupéfaite et ahurie) : Mais... mais... que dites vo...

WILLIAMS (l'interrompant, il essuie ses doigts avec du sopalin en se tournant vers elle) Il est au Nicaragua .

Un silence très court suit cette ahurissante révélation.

ASHLEY : Mais... que fait il en Asie ??

WILLIAMS (condescendant) : Vous vous méprennez, Ashley, le Nicaragua est en Océanie, près de la Sierra Leone. Mais peu importe. Voilà, il y a huit jours, ou une semaine et un jour si vous préférez, il m'a téléphoné, et m'a révélé qu'il avait l'intention de partir quelques temps là-bas, pour méditer m'a-t-il dit.

ASHLEY (bouche bée mais méfiante) : c'est-à-dire ?

WILLIAMS : C'est-à-dire qu'il ne supporte plus toute cette pression, autant professionnelle que familiale. Il m'a confié que l'addition de tous les derniers évènements récents, à savoir votre re-mariage il y a 2 mois et demie, la mort de Bubulle, votre poisson rouge, la mort aussi de 7 vieilles dames sur le billard lors du dernier Superbowl, en raison d'une carence d'internes disponibles, et puis peut-être aussi la naissance de vos triplés la semaine dernière (mais il en doute), bref cette addition d'évènements perturbants ont fait qu'il a ressenti le besoin de souffler.

Le Docteur Williams souffle . Il vient de parler autant à Ashley en 3 minutes que pendant les quatre derniers mois avec sa femme Marilyn .

ASHLEY : Mais... pourquoi le Nagouarica ??

WILLIAMS (condescendant, des fois il monte, mais rarement) : Vous vous méprennez Ashley,
cela se dit "Niracagua" . Mais peu importe . Non, je ne sais pas pourquoi il est parti en Afrique . Tout ce que je sais, c'est qu'il m'a demandé de ne pas vous prévenir tout de suite, d'attendre un peu, du genre le temps qu'il me fallait pour répondre à la question minitel de Thierry Roland.

ASHLEY : Je vois.

WILLAMS : Mais surtout, ce dont il m'a chargé, c'est de prendre soin de vous en son absence.

ASHLEY (affolée) : Ah, très bien, je suis soulagée.

La scène se termine en fondu sur le regard hameçoné et énigmatique du Docteur Williams.

- Scène 2 :

Un aéroport au Nicaragua . Le Docteur Ramoray est à un guichet, s'adressant à un employé au travers d'un hygiaphone pas très hygia. Il semble exaspéré et découragé.

RAMORAY (exaspéré et découragé) : Vous... (il pointe impoliment du doigt l'employé au visage porçin) ... vous donner moi... (il se pointe toujours aussi impoliment du doigt) ...donner moi... MOI !!! VOUS donner MOI un ticket pour New-York ! NEW-YORK !!!! Toi comprendre moi ???

EMPLOYE (serein et souriant de toutes les dents qui lui restent) : No hablo Aleman, senor.

RAMORAY (reprennant courage) : Oui ! C'est ça ! Ti-cket pour New-York, c'est cela même !

EMPLOYE (souris) : No hablo Francès.

RAMORAY (énervé) : Ecoute moi bien : cela fait bien UNE semaine que je suis perdu dans cet aéroport à me nourir de vieux Mars desséchés !!! Un ami s'est apparement trompé, au lieu de me fournir des billets pour Los Angeles ou je devais assister à un colloque pour les neuro-chirurgiens jouant au golf et aimant les sandwiches à la mortadelle, il m'a envoyé ici, par méprise sans doutes !!! Aussi, il me faudrait...

EMPLOYE (souris) : No hablo Italiano .

RAMORAY (découragé, se retourne, le regard incrédule) : Ah !

Zoom sur son visage inquiet. Le découragement, peu commun chez lui, se lit à présent sur son visage.

- Scène 3 :

Le professeur Ascott, masque sur le visage, ne peut réprimer sa joie en apprenant par la bouche du Docteur Williams, également masqué, l'effroyable mort du Docteur Ramoray . Si n'était son genou artificielle en aluminium renforcé, il se fendrait d'une petite danse, que l'on devine par le
léger frémissement qui semble habiter ses hanches, tandis qu'il retire un poumon du ventre du corps allongé sur la table entre les deux hommes.

ASCOTT : Alors comme ça, Drake Ramoray, mon infâme triple gendre, est mort, me dites vous
?

WILLIAMS (le regard animé d'une sombre lueur) : C'est exact, Professeur. Tandis qu'il sillonnait ces contrées lointaines, un gigantesque Koala a surgi, l'a tué et emmené dans sa tanière. C'est du moins ce que mon contact sur place, Olivario Correlcielo m'a appris, et confirmé par mail, en m'envoyant une photo de ses restes, prise au péril de sa vie.

ASCOTT (enlevant un autre poumon): Formidable ! Quelle bonne nouvelle ! Et... (son regard se pointe sur celui de Williams) ... ma fille, comment le prend-elle ?

WILLIAMS (super perfide) : Oh, très bien vous savez, elle ne l'a jamais réellement aimé . En
fait, je crois avoir plus souvent été près d'elle que lui ces dernières semaines !

ASCOTT (acquiésant tout en enlevant un estomac) : Oui, c'est vrai, je crois que vous avez raison . D'ailleurs, je crois que si cela avait été possible, vous auriez fait un meilleur mari pour elle, plus sérieux et plus fidèle que cet escroc ! Au fait, comment va Marilyn ?

WILLIAMS : Qui ça ?

ASCOTT (enlevant un coeur) : Marilyn ! Vous savez, votre femme !

WILLIAMS (un moment interrogatif) : Ah oui, bien sur ! Marilyn ! (s'adressant au Professeur) Au fait comment va-t-elle ?

Fondu vers la scène 4.

- Scène 4 :

Il est midi, et le Docteur Cupsand dine avec Ashley dans un grand restaurant de New-York . Ils vont commander leur dessert.

CUPSAND (s'adressant au garçon d'un air assuré) : Alors, madame prendra une mousse au chocolat avec un Malibu à l'abricot. Quant à moi, je prendrai un verre de glace. J'ai le ventre tout contracté.

GARCON : Bien monsieur (il s'éloigne).

CUPSAND (s'adresse à Ashley) : Ecoutez ma chère, je vous ai toujours dit que ma porte était toujours ouverte, n'est-ce pas ?

ASHLEY (soupirant) : Oooooh oui...

CUPSAND : Et bien figurez vous que viens de la faire réparer, elle ferme parfaitement à présent. Viendrez vous l'essayer un de ses jours ?

ASHLEY (lasse, elle fini son verre de vin) : Formidable ! Oui, sans doute...

CUPSAND (heureux) : Parfait ! Venons en à notre affaire à présent. (son regard blond sous ses cheveux bleux lancent des éclairs) Ecoutez, il se trouve que j'ai un don : je comprends parfaitement les femmes, et c'est pour cela qu'elles se confient régulièrement à moi, en toute confiance . Me faites vous confiance, Ashley ?

ASHLEY (ronde comme une queue de pelle) : Oh mais oui, bien sur Michael !

CUPSAND : Parfait, alors dans ce cas je dois vous avouer une chose : j'ai deviné qu'au fond de vous, vous n'étiez plus heureuse, qu'au fond de vous, vous ne vous sentiez plus... femme . Vous n'êtes plus une femme comblée, et une femme non comblée n'est plus réellement une femme . N'est-ce pas, Ashley ?

ASHLEY (avachie sur la table) : Tu l'as dit mon pote.

CUPSAND : Je vais maintenant vous révéler un secret, ma chère : je sais EXACTEMENT ce
qu'il vous faut : il vous faut un homme. Je veux dire un homme, un vrai, une épaule pour s'appuyer, une oreille pour écouter. Deux têtes valent mieux qu'une pour affronter la vie.

Entre temps, les desserts sont arrivés. Tandis que Cupsand entame avec sa paille son verre de glace, Ashley verse son Martini à l'abricot dans sa mousse au chocolat, avant de tout avaler d'un trait.

ASHLEY (éructante): Tout à fait !

CUPSAND (moucheté de chocolat) : Ecoutez moi Ashley. Je crois être cet homme. Vous savez, maintenant que Drake est mort, vous devez tourner la page, prendre un nouvel élan ! Et pour
cela, je suis prêt à vous aider.

Zoom sur le visage dévasté, incrédule et interrogatif d'Ashley, puis fondu.

- Scène 5 :

L'exercice de la scène à trois est un exercice que seuls quelques réalisateurs totalement incapables ne sont pas capables de réaliser correctement. Cela tombe bien, on en a un sous la main .

Nous sommes dans le séjour des Ramoray. Ashley, toute verte car peu remise de son dessert d'à midi, est avachie dans un fauteuil. Face à elle, dans le canapé, le Docteur Williams bois un whisky, quand soudain on frappe à la porte.

Ashley, incrédule, se compte, puis compte Williams en face d'elle, et s'exclame :

ASHLEY : Serait-ce possible ?...

WILLIAMS : Non, Ashley, vous devez vous faire une raison : Drake est mort à présent !

Tandis que le Docteur Williams tente de la raisonner, Ashley s'est vaguement dirigée, en titubant, vers la porte, d'ou retentit une seconde série de coups. Ashley ouvre alors sur le Docteur Cupsand. Celui-ci paraît impatient.

CUPSAND : Ashley, je dois vous parler. (il entre dans la salle et s'arrête en voyant Williams.) Que faites vous là, Mark ?

WILLIAMS (se levant, un sourire narquois aux lèvres) : Et bien voyez vous, Docteur Cupsand, il se trouve que je respecte les dernières volontés du feu Docteur Drake Ramoray, en veillant sur sa femme, ici présente.

CUPSAND (décontenancé) : Je vois . Et bien tant pis, je dois tout de même, ma chère, vous dire ce que j'aurais du vous dire depuis bien longtemps. (inspirant avant de parler) Voilà, je vous aime, je veux vous épouser.

WILLIAMS (criant) : QUOI ????

ASHLEY (la main devant la bouche) : Bürp !?...

Les deux hommes se font alors face, dressés l'un contre l'autre, et se lancent des regards noirs.

ASHLEY (revenant des WC) : Ecoutez, Michael, tout cela me paraît un peu tot ! Cela fait à peine 2 jours que je suis officiellement veuve, et j'ai à peine ...

La vitre se brise alors dans un nuage de verre. En surgit Drake Ramoray, habillé d'un poncho ayant bien vécu.

RAMORAY (s'adressant à sa femme) : Non, tu n'es pas veuve, car JE N'AI JAMAIS ETE MORT !!

ASHLEY (se précipite dans ses bras) : DRAKE !!!!!

WILLIAMS § CUPSAND (en choeur) : Ramoray !!!

RAMORAY (pointant Williams du doigt) : TOI ! Espèce de traître !! Toi que je croyais être mon ami, tu m'as trahis, mais je suis revenu du Niraguaca ! Tu ne t'y attendais pas, n'est-ce pas !

WILLIAMS (se reprenant) : Non ! Tu n'es pas Drake ! Drake est mort, je le sais ! Tu ne peux être que Ramon, son demi-frère !!

Ashley lève alors un regard incrédule vers celui qui prétend être son mari. Celui-ci la regarde alors avec confiance, mais le doute est là, on le lit dans son regard vaseux. C'est vrai, il semble plus grand, plus fin, plus frisé et plus bronzé. Est-ce lui ?

Fondu au noir sur les deux visages.

Fin de l'épisode.


Je vous laisse.

mercredi 8 avril 2009

Slalom


Rebonjour à tous,

Juste un petit interméde pour vous montrer un des buts de l'année, qui a eu lieu ce week-end en Allemagne, lors du choc entre Wolfsburg et le Bayern (5-1). Son auteur, Grafite, passé par Le Mans (2005-2007), explose les compteurs cette saison, dans un championnat autrement plus ouvert que la Ligue 1 (2,92 buts par match, contre 2,24 !). Toutes compétitions confondues, il en est à 27 buts en 23 matches, un phénomène extrèmement rare à ce niveau. C'est une nouvelle preuve que les stars, en Ligue 1, il y en a, on s'en rend juste compte quand elles partent cartonner ailleurs (Drogba, Malouda, Nasri... etc). Mais comme elles jouent en Ligue 1, ça peut pas être des stars.

A lire également, mon article à propos de la dernière journée de Bundesliga, et celui de Pierre Godfrin sur le duo d'attaque de Wolfsburg, ou évolue Grafite, en passe de remporter son premier titre de champion d'Allemagne.

Régalez-vous.


Je vous laisse.

Champ contre-champ


Salut à tous,

Deuxième épisode, hilarant, signé Cups & Ice cette fois.



Message 9358 : remis à 19:27:13 le Jeudi 25 Mai 2000 par Passions et romances

Episode 12863

 Scène 1 :

Une jeune fille entre en pleurant. C’est Ashley, confondue par l’annonce que vient de lui faire Drake. Le docteur Williams la croise dans au détour d’un couloir de cet immense hôpital. Il la sent inaccessible, comme c’était le cas du bâtiment L-N 2-3 du temps des calanques grecques :

WILLIAMS : Je ne sais pas ce qui vous arrive mais je parie que vous voulez vous confier à moi.

ASHLEY : Non, ce serait trop vous faire souffrir…

WILLIAMS : Que voulez-vous dire ?

ASHLEY : C’est Drake. Il vient de me demander en mariage !

Williams recule de trois pas, se penche vers la gauche…

ASHLEY : Il est parti voir mon père. Il va lui demander ma main. Je ne crois pas que je pourrais refuser.

WILLIAMS : Vous allez accepter, après ce qu’il vous a fait ! Je vois ! Vous êtes toujours amoureuse de lui, n’est-ce pas ?

Ashley reste immobile et ne répond pas. Elle pleure à grosses larmes.

WILLIAMS : Ne pleurez pas, ce n’est pas une accusation. Vous savez que j’ai trouvé le bonheur autre part.

Ashley le regarde fixement. Et malgré le fait qu’elle soit devenue excellente en calcul mental, son air colérique est impressionnant de mauvais goût. Est-elle jalouse ?


 Scène 2 :

La salle d’opération, près de la morgue. Bâtiment D-C-D. Deux patientes sont allongées. Drake porte une blouse et un masque. Le docteur Cupsand une bonne nouvelle.

CUPSAND : Drake, connaissez-vous la nouvelle ?

RAMORAY, s’écoutant parler : Vous savez, je connais toutes les nouvelles ici ! C’est d’ailleurs moi qui ait “connu” Marilyn le premier.

CUPSAND : Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. La “nouvelle”, c’est que l’ascenseur du bâtiment 100 a été réparé. Il lui ont achété une porte avec les dernières rentrées d’argent.

RAMORAY, faussement amusé : Ah ! Je le savais, mon petit… Marilyn, c’était pour blaguer ! Vous aviez compris, j’espère ?

CUPSAND : Oui, j’avais bien compris… La dernière chose que l’on puisse vous imaginer faire, c’est sortir avec Marilyn !

RAMORAY, l’œil vif et inquisiteur : Euh… oui ! Bien sûr !… !

Ramoray est outré. Il n’a pas su quoi répondre. Puis il réfléchit, et il reprend, calmement :

RAMORAY : Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais juste vous détendre un peu avant l’opération. Mais, si vous insinuez que je ne serai pas capable de la séduire, vous vous trompez lourdement. Je suis près à relever le pari avec vous.

CUPSAND : Soit, je relève ce défi… 500 francs, ça vous va ?

RAMORAY : OK, 500 balles ! Mais je vous préviens, vous allez perdre… Si vous remettez en doute mes capacités, laissez-moi rire !

CUPSAND, aussi sec : Et bien, riez ! Et rira bien qui rira le dernier !

Ramoray se met à réfléchir. S’il se force à rire, il sera ridicule. S’il ne rie pas, il le sera tout autant. Que faire ? Cupsand, pendant ce temps, vient d’enfiler sa blouse. Un silence de mort règne dans la salle.

En vérité, c’est normal : une des patientes vient de mourir.

CUPSAND, désignant la jeune femme du doigt : On la perd !

Ramoray, perdu dans ses multiplications, n’a pas réalisé le drame qui se joue sous ses yeux.

RAMORAY : Ben oui, on l’opère ! On est là pour ça…!

Cupsand s’agite dans tous les sens. Il prend son bistouri, le repose, paniqué :

CUPSAND : Réveillez-vous, mon vieux ! On la perd ! On la perd !

RAMORAY, stoïque : Mais oui, on l’opère ! Calmez votre enthousiasme !


 Scène 3 :

Ascott est sur son lit d’hôpital, dans une salle d’attente. Il lit une bande-dessinée. Bâtiment R-G.
Alors que l’infirmière Pasqual entre dans la salle :

ASCOTT : Une Austin Mini ! Je n’en reviens pas !

PASQUAL : Calmez-vous, mon bon monsieur ! Le seigneur vous regarde !

ASCOTT : Un type avec une Austin Mini ! Ce n’est pas sérieux… Il faut pas qu’elle puisse se marier avec lui !

L’infirmière Pasqual le redresse sur son lit. Elle doit l’emmener, il ne faudrait pas qu’il tombe. Elle pourrait perdre sa place…

PASQUAL : Je dois vous emmener au bâtiment B-D. Si vous remuez dans tous les sens, je vous assure que votre test va être douloureux ! Continuez donc à lire…

Lui reprend conscience. Il s’arrête de bouger, l’air chagrin.

ASCOTT : Dites moi, infirmière, quand est-ce que je sors !? Je dois empêcher ce mariage !

Elle le pousse hors de sa chambre. Les petites roues du lit font un bruit strident dans les couloirs.

PASQUAL : Mais de quel mariage parlez-vous donc ?

ASCOTT : Ma petite Ashley ! Et ce belâtre de Ramoray ! Il faut annuler ceci tout de suite.

PASQUAL : Monsieur Ascott, personne ne vous a donc rien dit ?

ASCOTT, la tête redressée soudainement : Quoi donc ? Que c’est-il passé pendant ce fichu coma… ?

PASQUAL : Et bien, je suis désolée, mais votre fille s’est bien mariée avec lui… Mais ils ont divorcé !

ASCOTT, maintenant debout au milieu de son lit : Quoi !? Qu’a-t-il donc fait le malotru ?

PASQUAL : Et bien Drake a trompé sa femme…! Et elle l’a surpris !

ASCOTT : Ramoray ? Tromper Ashley ? J’aurais dû m’en douter ! Il n’a jamais su résister aux avances d’une femme !

PASQUAL : En l’occurence, je ne lui ai jamais fait d’avances, monsieur Ascott…


 Scène 4 :

Ashley a encore pleuré, irrésolue face à la nouvelle proposition de Ramoray… Sur sa joue, les
sillons que laissent les larmes sur son maquillage sont de plus en plus profonds…

WILLIAMS : Oh ! Le sal… ! Je vais lui faire comprendre qu’on ne fait pas se genre de choses à sa femme ! Il va regretter de vous avoir trompé !

Ashley redouble de pleurs. Son mascara est foutu. Ses joues sont on ne peut plus impressionantes. A gauche, la chaleur des blocs opératoires a fait fondre sa poudre. A droite, ces larmes ont dessiné des rayures plus ambigues que les motifs des grands tableaux de maître.

ASHLEY : Je ne crois pas que ce soit la meilleure chose à faire que de le punir. Je dois partir le retrouver. Je crois que je dois lui parler sérieusement. Et surtout lui empêcher de voir
mon père. Si je refuse sa nouvelle offre, il en sera quitte à jamais, je pense.

WILLIAMS : Alors refusez ! Je n’ai moi même jamais accepté toutes ses avances, vous savez !

Ashley rougit. Ce Drake alors ! Il faut vraiment qu’elle le voit...

Alors que la caméra se fige momentanément sur le sol du couloir, où résonent encore les pas d’Ashley, on entend déjà les paroles de la scène suivante, ou du moins, c’est ce qu’on peut penser un instant :

VOIX-OFF : Putain, c’est L’Oréal qui va m’entendre !


 Scène 5 :

La salle d’opération. Dérogeant au principe du “toujours deux personnages dans l’action”, le réalisateur fait entrer sur le plateau Ashley, qui a fait une longue marche tout le long du bâtiment.

ASHLEY : Que se passe-t-il ici ?

RAMORAY : Elle est morte.

Cupsand soulève le drap sur la patiente décédée. Puis le lui remet sur la tête :

CUPSAND : C’est de votre faute Ramoray !

RAMORAY : Comment de ma faute ! C’est vous qui étiez chargé de la surveiller !

CUPSAND : Soit, mais vous étiez en service ! Vous êtes sensé me prêter main forte !

RAMORAY : Erreur ! Je ne suis pas en service. Tout comme la machine à café du secteur H-S !

ASHLEY : Effectivement, tu n’étais pas en service ! Mais que faisais-tu ici alors ? Tu étais sensé aller voir mon père !?

CUPSAND : Vous étiez venu voir Marilyn, c’est ça ? Avouez !

RAMORAY, hésitant : Euh, non ! Il y a des choses qui ne se font pas, quand même ! Soit j’ai couché avec trois infirmières du bâtiment X…

CUPSAND : Quatre, vous oubliez celle du bâtiment Q !

RAMORAY : Soit. Mais, ça ne veux rien dire ! Et puis, je ne savais pas que tu réagirais comme ça, chérie ! Je t’aime, et je suis décidé à demander ta main à ton père. C’est le bon moment, il est dans le coma…

CUPSAND : Il ne l’est plus depuis avant-hier Ramoray. Je prends note : vous ne visitez pas vos malades du bâtiment P-P !

ASHLEY : Et ça ne nous dit pas comment tu t’es retrouvé ici !

RAMORAY : J’étais sur le chemin pour aller voir ton père, chérie ! Je te le jure ! Mais comme je voulais du café, j’ai dû passer par ici pour aller en chercher au bâtiment D-K. Mais, en passant devant cette salle, j’ai entendu qu’on m’appelait en urgence à l’intérieur !

ASHLEY : C’était qui ?

RAMORAY : On m’a demandé de pratiquer rapidement un avortement. C’est une femme qui voulait cacher son bébé illégitime à son mari. Ca ne se refuse pas ce genre de services…

ASHLEY : Où est cette femme ? … Tu me racontes des bobards ! Moi qui voulez accepter ta nouvelle proposition !

RAMORAY : C’est elle !

Il montre du doigt la deuxième patiente, enfouie sous sa couverture, elle tremble encore…
Cupsand fait un petit bond.

ASHLEY : Oh ! Excusez-nous madame ! On ne voulais pas vous déranger !

RAMORAY : Tu vois ! Je suis sincère ! J’allais voir ton père ! Je t’aime !

Ils sortent tous les deux, réconciliés, et ce dirigent vers les salles O-Q-P…

Cupsand s’approche du lit de la pauvre femme. Soulève la couverture.

CUPSAND : Putain, j’ai perdu 500 balles !

Il n’en revient pas. Puis, de nouveau, il se penche sur la jeune femme :

CUPSAND : Sortez de la dessous ! Je vous ai reconnue.

MARILYN : D’accord, mais promettez-moi que vous ne direz rien de tout ça à mon mari !

CUPSAND : Je vous le promets : le docteur Williams n’en saura rien !


 Fin de l’épisode. Roulements de tambour…


Je vous laisse.

mardi 7 avril 2009

Les Jours de nos Vies


Salut à tous,

Figurez-vous que ce matin, je suis heureux. Je veux dire VRAIMENT heureux, pas un peu heureux comme quand on est samedi matin et qu'on a rien à faire, ou que le cousin d'un de vos collègue vous annonce qu'il va être papa. Non, heureux comme quand le PSG marque un but, ou quand plusieurs de vos amis proches vont être parents, vous voyez. VRAIMENT heureux.

Cette nuit, avant de me coucher, j'ai envoyé sur Facebook, qui m'aura enfin réellement été utile après des mois d'utilisation, un message à un ancien résident du mythique forum de Fanfr, le fan club français de la série Friends grâce auquel je me suis constitué toute ma petite bande d'amis, qui a connu ses grandes heures durant une année 2000 particulièrement féconde en posts de haute volée de la part de plusieurs résidents réguliers. Un forum qui avait un seul défaut, mais de taille : il ne pouvait - et ne peux toujours, d'ailleurs - contenir que 50 posts, et supprimait donc en continu des quantités astronomiques de perles que certains, tel moi par exemple, n'ont pas eu le réflexe d'enregistrer, de sauvegarder.

Depuis quelques temps, je me demandais comment je pourrais retrouver tout ça. Et puis hier, j'ai eu un flash : je me suis souvenu de la période ou, avec un garçon nommé Cups & Ice, et défiant nos connections 56K, on s'était amusé à écrire de faux scripts d'épisodes de soap opéras, du genre de "Days of our Lives", ou a joué l'innénarable Joey en tant que Docteur Drake Ramoray. Et miracle, ce matin, au bout de ma grasse matinée, vers 10h15, miracle : dans mes mails figurait un lien, et dans ce lien je trouvais exactement ce que je cherchais.

En exclusivité toute relative, mais quand même c'est pas mal du tout comme truc à faire, je vous dévoile donc le premier épisode d'une série de 4 qui ont marqué l'histoire d'Internet, n'ayons pas peur des mots un peu excessifs.

C'est moi qui commençait.

Bonne lecture.


Message 9353 : remis à 12:4:10 le Jeudi 25 Mai 2000 par Amour, Feux et... Amours.

Amours, Feux et Amours

Episode 12857

- Scène 1 :

Un bureau cossu, sombre et pour tout dire très banal, à l'Américaine, avec des photos de remises de trophées Universitaires ou d'un concours de pêche quelconque. A notre droite, un bureau impeccablement rangé avec les inévitablemes photos dessus, que nous ne voyons pas. Au premier plan, nous ne le voyons pas encore, mais il y a un meuble-bar.

Plan serré sur la porte d'entrée, au centre.

La porte s'ouvre, nous voyons le Professeur Ascott, la cinquantaine séduisante, et sa fille, la vingtaine idiote, entrer dans le bureau.

Tandis qu'ils rentrent, le plan s'élargit, champ contre champ.

Ascott (se dirige vers le bar) : Alors Ashley, qu'as tu à m'annoncer de si important ?

Ashley : Et bien voilà, père (celui-ci se serre un whisky bien tassé on the rocks tandis qu'elle lui parle). J'ai l'intention d'épouser le docteur Ramoray. Nous nous aimons et nous voulons nous marrier.

Le plan s'inverse tandis que le Professeur se retourne, son verre (auquel il ne touchera pas une seule fois de la scène) à la main, une expression de stupéfaction très mal jouée sur le visage . Nous sommes derrière Ashley, il se rapproche alors que la plan se resserre et qu'il s'adresse à elle.

Ascott (divisant 232 par 13) : C'est hors de question. Tu n'épouseras jamais cet arriviste, un incapable à mes yeux. Moi vivant, cela ne se fera JAMAIS !

Il est maintenant nez à nez avec elle, vu qu'il a été trop long sur sa réplique, il lui marche presque sur les pieds. Elle se retourne dans une "Elsève" somptueuse.

Ashley (au bord des larmes) : Je suis désolé, père, tu n'y pourras rien. Notre amour est si pur et si fort, nous avons l'impression de nous être toujours connu. (elle se retourne, le plan s'inverse à nouveau. Nous sommes derrière le Professeur, et le plan se resserre sur le visage bizarrement et subitement trempé de larmes d'Ashley) Nous nous aimons, nous voulons avoir 5 enfants, 2 garçons et 3 filles, ce qui fait 10 en tout, et je t'informe que je suis grande, maintenant, j'ai 32 ans quand même !

Le plan s'inverse, ils sont nez à nez.

Ascott : Pas du tout, tu as 23 ans ! Et tu ne connais cet homme que depuis avant-hier !

Plan inversé.

Ashley : Qu'importe les détails ! L'important c'est notre amour, et tu n'y peux rien !

Elle se retourne alors, nouvel "Elsève", se précipite alors vers la porte, l'ouvre et sort du bureau. Le Professeur s'avance alors d'un pas, la main vers l'avant, et se fend d'un pathétique "Ashley, attends", puis le plan se fige sur son visage et son expression incertaine.

- scène 2 :

Une salle de pause dans un hopital. Tout est bleu et blanc là-dedans, on a l'impression d'être dans une section de supporters de l'OM, c'est insupportable. A droite au premier plan,une machine à café qui ne semble n'avoir jamais servi. Au centre, une table de camping bleue et blanche, immaculée. La moitié supérieure des murs est constituée de vitres opaques.

La porte s'ouvre sur le docteur Drake Ramoray, neuro-chirurgien réputé, la trentaine séduisante (enfin, vous le connaissez, quoi) et sur le docteur Williams, cardiologue réputé aussi, la trentaine séduisante (bon, je vous dirais quand il y en a un de pas séduisant qui se pointe, ok ?).

Champ contre champ, Ramoray au premier plan. Tandis que Ramoray se dirige vers la machine à café, avec derrière lui Williams, il s'adresse à lui.

Ramoray (tapant au hasard sur les touches de la machine) : Ce que je te dis, Mark, c'est que tu te mèles de ce qui ne te regarde pas.

Williams (regarde intensément la nuque de Ramoray) : Ah oui ? Ben c'est vrai, mais en fait pas du tout ! J'aime Ashley depuis au moins la semaine dernière et cela me révolte que tu puisses l'épouser. (Ramoray se baisse pour prendre son café, mais le regard de son collègue ne bronche pas, il s'adresse à présent à la machine à café) De la part d'un ami comme tu l'étais, cela me blesse. C'est tout de même ton 19ème mariage !

Le plan s'inverse, nous sommes derrière le docteur Williams. Ramoray se rélève et se retourne en secouant son verre qui ne renverse pas une goutte, et pointe de sa main son collègue.

Ramoray : Je te signales que tu n'es pas mon père, ni Dieu ! Je suis assez grand pour savoir ce que je dois faire de ma vie ! (Regarde intensément Willams, limite il va le mordre) J'ai quand même 23 ans !

(Le plan s'inverse) Williams (furieux et postillonnant, regard de défi) : Mais pas du tout, tu en as 32 !

Ramoray (sortant d'un trait de la salle) : C'EST CE QU'ON VERRA ! (il sort en jetant contre le mur son gobelet vide)

Le plan serré reste sur l'expression incertaine du docteur Willams.

- Scène 3 :Une clairière dans une forêt. L'éclairage est le même que celui du bureau donc on ne sait pas s'il fait jour ou nuit, d'ailleurs on s'en tape. Bon, je vais pas vous décrire le décor, vous savez tous, j'imagine, à peu près en quoi consiste une forêt : plein d'arbres. Sauf qu'il n'y a pas d'animaux, pas de feuilles qui bouge, pas de cui-cui. Juste le Professeur Ascott et le docteur Ramoray qui se promènent. Ascott a un fusil sur l'épaule.

On voit que le réalisateur est troublé par l'impossibilité de faire se diriger un des personnages vers un whisky ou un café. Pour une fois, on les voit entièrement, sauf des fois le sommet de leurs cranes.

Ramoray : Vraiment, Professeur, c'est une fameuse idée de m'avoir proposé de venir vous assister à la chasse !

Ascott (un hameçon dans les sourcils, il aime ça) : Oh pas de quoi mon cher, mon chien s'est brisé une patte hier donc je n'avais pas le choix !

Ramoray : Tout de même, j'apprécie.

Ascott (faussement innocent, le nez en l'air) : alors, comment se présente votre mariage avec ma fille ?

Ramoray (surpris) : Notre mariage ?? Euh, et bien très bien, tout sera près pour samedi !

Ascott (se retourne aussi vivement qu'il le peut (c'est-à-dire le temps de finir sa réplique), pointe son fusil vers Ramoray. Champ contre champ, on est derrière Ramoray et inversement, au rythme des répliques ; un violon désacordé essaye de reproduire le thème de Psychose) : Non, loin de là !

Ramoray (aussi stupéfait qu'il peut l'être) : Mais... que faites vous Professeur ??

Ascott (éructant) : Tu le vois, je vais te tuer !

Ramoray (interloqué) : De quel droit me tutoyez vous, Beau Papa ?

Ascott (serre les dents) : dzdszdzddzddzddz

Ascott (déserre les dents) : N'essaye pas de m'avoir par les sentiments ! Tu n'épouseras jamais ma fille, de ma vie !

Ramoray (soudain sur de lui, l'hameçon, tout ça, vous voyez quoi) : Et pourquoi cela je vous prie ?

Ascott (euh... déblatérant) : Paske j'aime pas ta gu...caisse (ah, le montage...) ! Je trouve qu'un neuro-chirurgien Américain de renommée mondiale qui se ballade en Austin Mini, c'est louche !

Ramoray (révolté) : Mais c'est Môman qui me l'a confiée sur son lit de mort !

Ascott (sourire carnassier) : Qu'importe ! Maintenant tu vas mourir !

Commence alors une formidable scène d'action, mélange de Steven Seagal, Fantomas, Batman la série et les Anges Gardiens. Au moment ou Ascott s'apprête à tirer, Ramoray, qui était bien à 2 mètres, se jette sur lui et ils se mettent à lutter, avec le fusil au milieu, dans une succession de plans saccadés, flous et mal cadrés. Une musique invraisemblable (Forrest Gump au piano, Mongolito au violon et Rain Man à la direction) se fait entendre, tandis que les visages se crispent et se tordent.

Finalement, un coup de feu retentit. Plan Américain, les deux hommes se figent, les yeux écarquillés. Là, l'affreuse attente va sans doute causer quelques trous de fer à repasser dans pas mal de chemises dans le monde. Puis Ascott s'effondre, gros plan alors sur le visage de Ramoray, tentant à nouveau de diviser 232 par 13 accompagné d'un long et incertain trait de violon.

- Scène 4 :

Nous sommes dans l'hopital, tout d'abord dans le salle d'admissions. Ramoray se rue à l'intérieur, soutenant par une aisselle le corps pas du tout ensanglanté de son futur ex beau-père. Pas une mèche ne dépasse chez les 2 hommes.

Ramoray (affolé mais déterminé) : Vite ! Libérez une salle d'opération sur le champ !

Plein de violon stressé.

Nous nous retrouvons par la suite dans un couloir de l'hopital, avec à gauche une porte à battants, et à droite Ashley Ascott, en larmes mais digne, soutenue par le docteur Williams. Mais, vu qu'il ne peut y avoir que 2 personnes par scène et que Ramoray va bientot rappliquer, Williams s'esquive en prétextant à Ashley :

Williams : Tu es sure que ça va aller Ashley ? Car tu sais, cette séance de suture sur pied de porc peut attendre...

Ashley (saoulée) : Mais oui, vas-y, Mark, pour la 15ème fois, je te dis que ça va aller ! Vas-y !

Williams s'en va. Apparait alors par la porte à battants le docteur Drake Ramoray, le masque sur la bouche, habillé en docteur. Champ contre champ, on est derrière Ramoray.

Ashley (inquiète, se précipite vers Ramoray, le prends par les épaules) : Alors ??

Ramoray (enlevant son masque, sur de lui et soulagé) : Tout va bien, mon amour . Ton père est sauvé.

Ashley (même jeu) : Mais que s'est-il passé ?

Ramoray (mentant effrontément, il se détache d'Ashley et se dirige vers la salle de pause, évidemment toute proche. Même scène que scène 2, sauf, que Ashley remplace Williams) : Et bien, nous nous promenions tranquillement tous les deux, quand soudain... (il sent un pet, tandis que se remplit son gobelet de café)...ton père a vu un bébé lion. Il a alors saisi son fusil pour le tuer, mais... (il se retourne vers Ashley son gobelet à la main, le plan s'inverse, nous sommes derrière Ashley à présent)... c'est alors que la maman lion, protégeant alors son bébé lion, d'un coup de patte, a renversé ton père, qui s'est tiré dans le genou tout seul. (son visage est touchant de vérité)

Ashley (gros plan sur ses mains, sur son visage baigné de larmes) : Mon dieu, c'est horrible ! Et... comment est-il, à présent ?

Retour sur le plan précédent.

Ramoray (prenant Ashley dans ses bras tout en parlant) : Tu n'as plus à t'inquièter à présent, mon amour. Il est sauvé. Il ne pourra pas chasser le lion dans les forêts du New Jersey avant longtemps, c'est tout. (zoom sur son visage) A présent, ne pensons plus qu'à une chose : notre Union devant Dieu.

Violon dépressif.

- Scène 5 :

Une salle d'opération . Les docteurs Ramoray et Williams sont en plein travail sur ce qui ressemble vaguement à un corps sous un drap vert. Ils ont tous les deux un masque, ils sont tous deux entourés d'infirmières qui n'en branlent pas une, vu qu'en fait c'est pas une vraie opération, c'est juste un feuilleton quoi. Ils discutent, et les champs contre-champs se succèdent au rythme des répliques de chacun des 2 hommes.

Ramoray (sous son masque): 'ait ga''e, 'a 'est le coeu', 'as le 'ein.

Williams (même jeu) : T'occu'es . 'ais 'est ''ai que tu t'y connais 'as trop en a'ato'mie, tu 'as 'as 'ien 'i'é Ascott, tu as con'ondu 'a tête a'ec 'on 'enou !

Ramoray (même jeu, regard noir) : 'était un ac'ident, tu la 'ais 'ien ! Qu'in'inue tu 'ar là ?

Williams : 'as de 'ances, 'as 'rai ? Il n'est 'as 'ort !

Ramoray (tout rouge sous son masque vert) : Tais toi !! 'est 'oi qui l'ai 'auvé, 'e t' 'ignales !

Williams (na'quois.. euh pardon, narquois) : Oui, 'or'ida'le, tu l'as sau'é d'u'e 'ort 'ar a''êt 'rutal du 'enou ! 'énial !

Ramoray (il lui fout une pêche dans la gueule, Williams s'effondre) : 'A 'U''IT !!!!!!

Williams s'effondre à nouveau, mais dans un plan différent, ou on le voit en entier, se vautrer lamentablement par terre, dans une nouvelle complainte désespérante d'un violon.

Nouvelle expression affolée de Ramoray, il recommence ces calculs intérieurs, fondu vers le noir.

Fin de l'épisode.


Je vous laisse.

samedi 4 avril 2009

La valse à mis l'temps


Salut à tous,


Quoi ?? Encore un post ?? Ca fait trois en trois jours, c'est la fête !! Mais il se prends pour qui, le blogger du mois de Blogger Magazine ou quoi ?? Non mais je te jure, ces amateurs ils peuvent pas s'empêcher de péter plus haut que leur cul...

Bref, il serait temps que je vous raconte le WE qui a vu le compteur de mes années encaisser une année de plus, sous l'oeil froid du temps qui passe. Miraculeusement, grâce à la trêve internationale, j'ai eu droit à un WE complètement vide de boulot, quelqu'il soit. Du coup, j'ai eu un WE normal, comme vous et vous quoi. C'est un évènement qui ne se produit que très rarement depuis maintenant 13 ans, et mes débuts réels dans la vie professionnelle. Entre boulots dans la vente et le journalisme sportif, je n'ai que rarement eu des vendredis soirs synonymes de joie et de perspective de repos bien mérité. Si la joie fut au rendez-vous, le repos un peu moins.

Samedi soir, j'ai revu de vieux amis du lycée que je ne vois, désormais, que très épisodiquement. En fait, ça faisait plus de deux ans et demi que j'en avais pas vu certains, qui faisaient pourtant partie, il y a un peu plus de dix ans, de mes amis très proches. Je vais pas être le premier à dire ça, mais quand je vois le tas d'année que j'empile pour évaluer toutes ces périodes... ça passe à une vitesse totalement incontrôlable.

Pour une fois, je n'ai pas pris le RER direction Paris mais vers Cergy, et plus précisémment Vauréal. Quittant donc la zone 4 pour la 6, j'ai du m'enquérir d'un billet de train, chose devenue rare, à l'image de ceux de cinéma. 20 minutes de RER à travers la campagne Val d'Oisienne, quand je me considère déjà très éloigné de Paris, et ce en restant dans l'Île de France... bref, une fois sur place, j'ai eu d'entrée quelques réflexions sur ce que j'appelle désormais mon deuxième front, certains vieux amis ayant l'amicale attention de me mentir en m'affirmant qu'à l'époque je n'avais déjà pas beaucoup de cheveux. Sauf que quand il m'arrive de regarder des photos d'il y a quatre ans, il y a déjà une différence, alors vous imaginez il y a dix...

A table, autour d'un apéro dinatoire très intéressant... et très pervers, vu que tout en vous empiffrant, vous n'avez pas l'impression de le faire vu que c'est sous la forme trompeuse du grignotage, et tout en passant une très bonne soirée, conclue par un gâteau d'anniversaire très touchant, car inattendu, j'ai eu l'impression d'assister à une des soirées auxquelles assistaient mes parents, quand j'étais gosse. Quand ils avaient mon âge, quoi... les femmes d'un côté, avec les enfants collés aux pantalons, les hommes de l'autre, à parler sport... mes amies qui me traîtent de sexiste y trouveront peut-être là quelques explications :p

Une différence : cette fois j'étais autorisé à ne pas manger à la table des petits, ou j'étais toujours le plus grand par ailleurs, et ou je mourrais d'envie d'entendre ce que les grands se racontaient. Etrange sensation d'inversement de miroir.

Avant que ce schisme sexuel ne s'effectue, et que les couples gardent corps, j'ai également eu l'occasion de constater qu'après l'âge ou on parle de la fac, puis d'apparts, puis de mariage et de bébés, j'entre dans l'âge de celui ou on parle maison, travaux, jardin. Le hasard a fait que trois couples présents ce soir-là étaient sur le point de finir de faire construire une véranda à leurs maisons respectives. D'ailleurs, nous étions en train de dîner dans une des trois... je ne saurais pas vraiment vous la décrire, elle est grande, avec des panneaux au plafond dont deux transparents et euh... elle était très jolie. Leur maison est encore mieux, on dirait une maison de poupée, plus haute que large avec un escalier en colimaçon... j'aime beaucoup.

Le dimanche, j'avais prévu un pique-nique dans Paris mais il faisait un peu frais, et avec les enfants... on a finalement fait ça chez Mona et Zaza, à Boulogne. La première nous avait concocté un Carrot Cake que j'ai trouvé délicieux, même s'il n'obéissait pas, parait-il, à la recette originale. Moi perso, je me suis régalé. Y avait aussi mon plus vieux pote, Cyrille, avec sa compagne et ses deux enfants, qui m'avaient apporté le bouquin de Duhamel sur Sarkozy et Bonaparte, et une tarte aux fruits rouges. Miam. C'était vraiment très sympa, j'ai beaucoup aimé. Ca m'a fait plaisir de voir ces gens qui ne se voient presque plus, en raison de la distance (Cyrille habite aux portes de la Normandie, ou quasiment), se réunir juste pour fêter mon anniversaire. Ce sont des choses qui ne sont pas anodines pour moi. Et avoir un deuxième gâteau à bougies en deux jours, ça fait vraiment très plaisir.

Après ça, et avant le troisième volet de cet anniversaire qui n'en finit plus, demain à Paris, avec ceux qui n'ont pas pu venir le WE précédent, j'ai presqu'envie de dire : vivement mes prochains 34 ans !

Je vous laisse.