mardi 7 avril 2009

Les Jours de nos Vies


Salut à tous,

Figurez-vous que ce matin, je suis heureux. Je veux dire VRAIMENT heureux, pas un peu heureux comme quand on est samedi matin et qu'on a rien à faire, ou que le cousin d'un de vos collègue vous annonce qu'il va être papa. Non, heureux comme quand le PSG marque un but, ou quand plusieurs de vos amis proches vont être parents, vous voyez. VRAIMENT heureux.

Cette nuit, avant de me coucher, j'ai envoyé sur Facebook, qui m'aura enfin réellement été utile après des mois d'utilisation, un message à un ancien résident du mythique forum de Fanfr, le fan club français de la série Friends grâce auquel je me suis constitué toute ma petite bande d'amis, qui a connu ses grandes heures durant une année 2000 particulièrement féconde en posts de haute volée de la part de plusieurs résidents réguliers. Un forum qui avait un seul défaut, mais de taille : il ne pouvait - et ne peux toujours, d'ailleurs - contenir que 50 posts, et supprimait donc en continu des quantités astronomiques de perles que certains, tel moi par exemple, n'ont pas eu le réflexe d'enregistrer, de sauvegarder.

Depuis quelques temps, je me demandais comment je pourrais retrouver tout ça. Et puis hier, j'ai eu un flash : je me suis souvenu de la période ou, avec un garçon nommé Cups & Ice, et défiant nos connections 56K, on s'était amusé à écrire de faux scripts d'épisodes de soap opéras, du genre de "Days of our Lives", ou a joué l'innénarable Joey en tant que Docteur Drake Ramoray. Et miracle, ce matin, au bout de ma grasse matinée, vers 10h15, miracle : dans mes mails figurait un lien, et dans ce lien je trouvais exactement ce que je cherchais.

En exclusivité toute relative, mais quand même c'est pas mal du tout comme truc à faire, je vous dévoile donc le premier épisode d'une série de 4 qui ont marqué l'histoire d'Internet, n'ayons pas peur des mots un peu excessifs.

C'est moi qui commençait.

Bonne lecture.


Message 9353 : remis à 12:4:10 le Jeudi 25 Mai 2000 par Amour, Feux et... Amours.

Amours, Feux et Amours

Episode 12857

- Scène 1 :

Un bureau cossu, sombre et pour tout dire très banal, à l'Américaine, avec des photos de remises de trophées Universitaires ou d'un concours de pêche quelconque. A notre droite, un bureau impeccablement rangé avec les inévitablemes photos dessus, que nous ne voyons pas. Au premier plan, nous ne le voyons pas encore, mais il y a un meuble-bar.

Plan serré sur la porte d'entrée, au centre.

La porte s'ouvre, nous voyons le Professeur Ascott, la cinquantaine séduisante, et sa fille, la vingtaine idiote, entrer dans le bureau.

Tandis qu'ils rentrent, le plan s'élargit, champ contre champ.

Ascott (se dirige vers le bar) : Alors Ashley, qu'as tu à m'annoncer de si important ?

Ashley : Et bien voilà, père (celui-ci se serre un whisky bien tassé on the rocks tandis qu'elle lui parle). J'ai l'intention d'épouser le docteur Ramoray. Nous nous aimons et nous voulons nous marrier.

Le plan s'inverse tandis que le Professeur se retourne, son verre (auquel il ne touchera pas une seule fois de la scène) à la main, une expression de stupéfaction très mal jouée sur le visage . Nous sommes derrière Ashley, il se rapproche alors que la plan se resserre et qu'il s'adresse à elle.

Ascott (divisant 232 par 13) : C'est hors de question. Tu n'épouseras jamais cet arriviste, un incapable à mes yeux. Moi vivant, cela ne se fera JAMAIS !

Il est maintenant nez à nez avec elle, vu qu'il a été trop long sur sa réplique, il lui marche presque sur les pieds. Elle se retourne dans une "Elsève" somptueuse.

Ashley (au bord des larmes) : Je suis désolé, père, tu n'y pourras rien. Notre amour est si pur et si fort, nous avons l'impression de nous être toujours connu. (elle se retourne, le plan s'inverse à nouveau. Nous sommes derrière le Professeur, et le plan se resserre sur le visage bizarrement et subitement trempé de larmes d'Ashley) Nous nous aimons, nous voulons avoir 5 enfants, 2 garçons et 3 filles, ce qui fait 10 en tout, et je t'informe que je suis grande, maintenant, j'ai 32 ans quand même !

Le plan s'inverse, ils sont nez à nez.

Ascott : Pas du tout, tu as 23 ans ! Et tu ne connais cet homme que depuis avant-hier !

Plan inversé.

Ashley : Qu'importe les détails ! L'important c'est notre amour, et tu n'y peux rien !

Elle se retourne alors, nouvel "Elsève", se précipite alors vers la porte, l'ouvre et sort du bureau. Le Professeur s'avance alors d'un pas, la main vers l'avant, et se fend d'un pathétique "Ashley, attends", puis le plan se fige sur son visage et son expression incertaine.

- scène 2 :

Une salle de pause dans un hopital. Tout est bleu et blanc là-dedans, on a l'impression d'être dans une section de supporters de l'OM, c'est insupportable. A droite au premier plan,une machine à café qui ne semble n'avoir jamais servi. Au centre, une table de camping bleue et blanche, immaculée. La moitié supérieure des murs est constituée de vitres opaques.

La porte s'ouvre sur le docteur Drake Ramoray, neuro-chirurgien réputé, la trentaine séduisante (enfin, vous le connaissez, quoi) et sur le docteur Williams, cardiologue réputé aussi, la trentaine séduisante (bon, je vous dirais quand il y en a un de pas séduisant qui se pointe, ok ?).

Champ contre champ, Ramoray au premier plan. Tandis que Ramoray se dirige vers la machine à café, avec derrière lui Williams, il s'adresse à lui.

Ramoray (tapant au hasard sur les touches de la machine) : Ce que je te dis, Mark, c'est que tu te mèles de ce qui ne te regarde pas.

Williams (regarde intensément la nuque de Ramoray) : Ah oui ? Ben c'est vrai, mais en fait pas du tout ! J'aime Ashley depuis au moins la semaine dernière et cela me révolte que tu puisses l'épouser. (Ramoray se baisse pour prendre son café, mais le regard de son collègue ne bronche pas, il s'adresse à présent à la machine à café) De la part d'un ami comme tu l'étais, cela me blesse. C'est tout de même ton 19ème mariage !

Le plan s'inverse, nous sommes derrière le docteur Williams. Ramoray se rélève et se retourne en secouant son verre qui ne renverse pas une goutte, et pointe de sa main son collègue.

Ramoray : Je te signales que tu n'es pas mon père, ni Dieu ! Je suis assez grand pour savoir ce que je dois faire de ma vie ! (Regarde intensément Willams, limite il va le mordre) J'ai quand même 23 ans !

(Le plan s'inverse) Williams (furieux et postillonnant, regard de défi) : Mais pas du tout, tu en as 32 !

Ramoray (sortant d'un trait de la salle) : C'EST CE QU'ON VERRA ! (il sort en jetant contre le mur son gobelet vide)

Le plan serré reste sur l'expression incertaine du docteur Willams.

- Scène 3 :Une clairière dans une forêt. L'éclairage est le même que celui du bureau donc on ne sait pas s'il fait jour ou nuit, d'ailleurs on s'en tape. Bon, je vais pas vous décrire le décor, vous savez tous, j'imagine, à peu près en quoi consiste une forêt : plein d'arbres. Sauf qu'il n'y a pas d'animaux, pas de feuilles qui bouge, pas de cui-cui. Juste le Professeur Ascott et le docteur Ramoray qui se promènent. Ascott a un fusil sur l'épaule.

On voit que le réalisateur est troublé par l'impossibilité de faire se diriger un des personnages vers un whisky ou un café. Pour une fois, on les voit entièrement, sauf des fois le sommet de leurs cranes.

Ramoray : Vraiment, Professeur, c'est une fameuse idée de m'avoir proposé de venir vous assister à la chasse !

Ascott (un hameçon dans les sourcils, il aime ça) : Oh pas de quoi mon cher, mon chien s'est brisé une patte hier donc je n'avais pas le choix !

Ramoray : Tout de même, j'apprécie.

Ascott (faussement innocent, le nez en l'air) : alors, comment se présente votre mariage avec ma fille ?

Ramoray (surpris) : Notre mariage ?? Euh, et bien très bien, tout sera près pour samedi !

Ascott (se retourne aussi vivement qu'il le peut (c'est-à-dire le temps de finir sa réplique), pointe son fusil vers Ramoray. Champ contre champ, on est derrière Ramoray et inversement, au rythme des répliques ; un violon désacordé essaye de reproduire le thème de Psychose) : Non, loin de là !

Ramoray (aussi stupéfait qu'il peut l'être) : Mais... que faites vous Professeur ??

Ascott (éructant) : Tu le vois, je vais te tuer !

Ramoray (interloqué) : De quel droit me tutoyez vous, Beau Papa ?

Ascott (serre les dents) : dzdszdzddzddzddz

Ascott (déserre les dents) : N'essaye pas de m'avoir par les sentiments ! Tu n'épouseras jamais ma fille, de ma vie !

Ramoray (soudain sur de lui, l'hameçon, tout ça, vous voyez quoi) : Et pourquoi cela je vous prie ?

Ascott (euh... déblatérant) : Paske j'aime pas ta gu...caisse (ah, le montage...) ! Je trouve qu'un neuro-chirurgien Américain de renommée mondiale qui se ballade en Austin Mini, c'est louche !

Ramoray (révolté) : Mais c'est Môman qui me l'a confiée sur son lit de mort !

Ascott (sourire carnassier) : Qu'importe ! Maintenant tu vas mourir !

Commence alors une formidable scène d'action, mélange de Steven Seagal, Fantomas, Batman la série et les Anges Gardiens. Au moment ou Ascott s'apprête à tirer, Ramoray, qui était bien à 2 mètres, se jette sur lui et ils se mettent à lutter, avec le fusil au milieu, dans une succession de plans saccadés, flous et mal cadrés. Une musique invraisemblable (Forrest Gump au piano, Mongolito au violon et Rain Man à la direction) se fait entendre, tandis que les visages se crispent et se tordent.

Finalement, un coup de feu retentit. Plan Américain, les deux hommes se figent, les yeux écarquillés. Là, l'affreuse attente va sans doute causer quelques trous de fer à repasser dans pas mal de chemises dans le monde. Puis Ascott s'effondre, gros plan alors sur le visage de Ramoray, tentant à nouveau de diviser 232 par 13 accompagné d'un long et incertain trait de violon.

- Scène 4 :

Nous sommes dans l'hopital, tout d'abord dans le salle d'admissions. Ramoray se rue à l'intérieur, soutenant par une aisselle le corps pas du tout ensanglanté de son futur ex beau-père. Pas une mèche ne dépasse chez les 2 hommes.

Ramoray (affolé mais déterminé) : Vite ! Libérez une salle d'opération sur le champ !

Plein de violon stressé.

Nous nous retrouvons par la suite dans un couloir de l'hopital, avec à gauche une porte à battants, et à droite Ashley Ascott, en larmes mais digne, soutenue par le docteur Williams. Mais, vu qu'il ne peut y avoir que 2 personnes par scène et que Ramoray va bientot rappliquer, Williams s'esquive en prétextant à Ashley :

Williams : Tu es sure que ça va aller Ashley ? Car tu sais, cette séance de suture sur pied de porc peut attendre...

Ashley (saoulée) : Mais oui, vas-y, Mark, pour la 15ème fois, je te dis que ça va aller ! Vas-y !

Williams s'en va. Apparait alors par la porte à battants le docteur Drake Ramoray, le masque sur la bouche, habillé en docteur. Champ contre champ, on est derrière Ramoray.

Ashley (inquiète, se précipite vers Ramoray, le prends par les épaules) : Alors ??

Ramoray (enlevant son masque, sur de lui et soulagé) : Tout va bien, mon amour . Ton père est sauvé.

Ashley (même jeu) : Mais que s'est-il passé ?

Ramoray (mentant effrontément, il se détache d'Ashley et se dirige vers la salle de pause, évidemment toute proche. Même scène que scène 2, sauf, que Ashley remplace Williams) : Et bien, nous nous promenions tranquillement tous les deux, quand soudain... (il sent un pet, tandis que se remplit son gobelet de café)...ton père a vu un bébé lion. Il a alors saisi son fusil pour le tuer, mais... (il se retourne vers Ashley son gobelet à la main, le plan s'inverse, nous sommes derrière Ashley à présent)... c'est alors que la maman lion, protégeant alors son bébé lion, d'un coup de patte, a renversé ton père, qui s'est tiré dans le genou tout seul. (son visage est touchant de vérité)

Ashley (gros plan sur ses mains, sur son visage baigné de larmes) : Mon dieu, c'est horrible ! Et... comment est-il, à présent ?

Retour sur le plan précédent.

Ramoray (prenant Ashley dans ses bras tout en parlant) : Tu n'as plus à t'inquièter à présent, mon amour. Il est sauvé. Il ne pourra pas chasser le lion dans les forêts du New Jersey avant longtemps, c'est tout. (zoom sur son visage) A présent, ne pensons plus qu'à une chose : notre Union devant Dieu.

Violon dépressif.

- Scène 5 :

Une salle d'opération . Les docteurs Ramoray et Williams sont en plein travail sur ce qui ressemble vaguement à un corps sous un drap vert. Ils ont tous les deux un masque, ils sont tous deux entourés d'infirmières qui n'en branlent pas une, vu qu'en fait c'est pas une vraie opération, c'est juste un feuilleton quoi. Ils discutent, et les champs contre-champs se succèdent au rythme des répliques de chacun des 2 hommes.

Ramoray (sous son masque): 'ait ga''e, 'a 'est le coeu', 'as le 'ein.

Williams (même jeu) : T'occu'es . 'ais 'est ''ai que tu t'y connais 'as trop en a'ato'mie, tu 'as 'as 'ien 'i'é Ascott, tu as con'ondu 'a tête a'ec 'on 'enou !

Ramoray (même jeu, regard noir) : 'était un ac'ident, tu la 'ais 'ien ! Qu'in'inue tu 'ar là ?

Williams : 'as de 'ances, 'as 'rai ? Il n'est 'as 'ort !

Ramoray (tout rouge sous son masque vert) : Tais toi !! 'est 'oi qui l'ai 'auvé, 'e t' 'ignales !

Williams (na'quois.. euh pardon, narquois) : Oui, 'or'ida'le, tu l'as sau'é d'u'e 'ort 'ar a''êt 'rutal du 'enou ! 'énial !

Ramoray (il lui fout une pêche dans la gueule, Williams s'effondre) : 'A 'U''IT !!!!!!

Williams s'effondre à nouveau, mais dans un plan différent, ou on le voit en entier, se vautrer lamentablement par terre, dans une nouvelle complainte désespérante d'un violon.

Nouvelle expression affolée de Ramoray, il recommence ces calculs intérieurs, fondu vers le noir.

Fin de l'épisode.


Je vous laisse.

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