mercredi 8 avril 2009

Champ contre-champ


Salut à tous,

Deuxième épisode, hilarant, signé Cups & Ice cette fois.



Message 9358 : remis à 19:27:13 le Jeudi 25 Mai 2000 par Passions et romances

Episode 12863

 Scène 1 :

Une jeune fille entre en pleurant. C’est Ashley, confondue par l’annonce que vient de lui faire Drake. Le docteur Williams la croise dans au détour d’un couloir de cet immense hôpital. Il la sent inaccessible, comme c’était le cas du bâtiment L-N 2-3 du temps des calanques grecques :

WILLIAMS : Je ne sais pas ce qui vous arrive mais je parie que vous voulez vous confier à moi.

ASHLEY : Non, ce serait trop vous faire souffrir…

WILLIAMS : Que voulez-vous dire ?

ASHLEY : C’est Drake. Il vient de me demander en mariage !

Williams recule de trois pas, se penche vers la gauche…

ASHLEY : Il est parti voir mon père. Il va lui demander ma main. Je ne crois pas que je pourrais refuser.

WILLIAMS : Vous allez accepter, après ce qu’il vous a fait ! Je vois ! Vous êtes toujours amoureuse de lui, n’est-ce pas ?

Ashley reste immobile et ne répond pas. Elle pleure à grosses larmes.

WILLIAMS : Ne pleurez pas, ce n’est pas une accusation. Vous savez que j’ai trouvé le bonheur autre part.

Ashley le regarde fixement. Et malgré le fait qu’elle soit devenue excellente en calcul mental, son air colérique est impressionnant de mauvais goût. Est-elle jalouse ?


 Scène 2 :

La salle d’opération, près de la morgue. Bâtiment D-C-D. Deux patientes sont allongées. Drake porte une blouse et un masque. Le docteur Cupsand une bonne nouvelle.

CUPSAND : Drake, connaissez-vous la nouvelle ?

RAMORAY, s’écoutant parler : Vous savez, je connais toutes les nouvelles ici ! C’est d’ailleurs moi qui ait “connu” Marilyn le premier.

CUPSAND : Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. La “nouvelle”, c’est que l’ascenseur du bâtiment 100 a été réparé. Il lui ont achété une porte avec les dernières rentrées d’argent.

RAMORAY, faussement amusé : Ah ! Je le savais, mon petit… Marilyn, c’était pour blaguer ! Vous aviez compris, j’espère ?

CUPSAND : Oui, j’avais bien compris… La dernière chose que l’on puisse vous imaginer faire, c’est sortir avec Marilyn !

RAMORAY, l’œil vif et inquisiteur : Euh… oui ! Bien sûr !… !

Ramoray est outré. Il n’a pas su quoi répondre. Puis il réfléchit, et il reprend, calmement :

RAMORAY : Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais juste vous détendre un peu avant l’opération. Mais, si vous insinuez que je ne serai pas capable de la séduire, vous vous trompez lourdement. Je suis près à relever le pari avec vous.

CUPSAND : Soit, je relève ce défi… 500 francs, ça vous va ?

RAMORAY : OK, 500 balles ! Mais je vous préviens, vous allez perdre… Si vous remettez en doute mes capacités, laissez-moi rire !

CUPSAND, aussi sec : Et bien, riez ! Et rira bien qui rira le dernier !

Ramoray se met à réfléchir. S’il se force à rire, il sera ridicule. S’il ne rie pas, il le sera tout autant. Que faire ? Cupsand, pendant ce temps, vient d’enfiler sa blouse. Un silence de mort règne dans la salle.

En vérité, c’est normal : une des patientes vient de mourir.

CUPSAND, désignant la jeune femme du doigt : On la perd !

Ramoray, perdu dans ses multiplications, n’a pas réalisé le drame qui se joue sous ses yeux.

RAMORAY : Ben oui, on l’opère ! On est là pour ça…!

Cupsand s’agite dans tous les sens. Il prend son bistouri, le repose, paniqué :

CUPSAND : Réveillez-vous, mon vieux ! On la perd ! On la perd !

RAMORAY, stoïque : Mais oui, on l’opère ! Calmez votre enthousiasme !


 Scène 3 :

Ascott est sur son lit d’hôpital, dans une salle d’attente. Il lit une bande-dessinée. Bâtiment R-G.
Alors que l’infirmière Pasqual entre dans la salle :

ASCOTT : Une Austin Mini ! Je n’en reviens pas !

PASQUAL : Calmez-vous, mon bon monsieur ! Le seigneur vous regarde !

ASCOTT : Un type avec une Austin Mini ! Ce n’est pas sérieux… Il faut pas qu’elle puisse se marier avec lui !

L’infirmière Pasqual le redresse sur son lit. Elle doit l’emmener, il ne faudrait pas qu’il tombe. Elle pourrait perdre sa place…

PASQUAL : Je dois vous emmener au bâtiment B-D. Si vous remuez dans tous les sens, je vous assure que votre test va être douloureux ! Continuez donc à lire…

Lui reprend conscience. Il s’arrête de bouger, l’air chagrin.

ASCOTT : Dites moi, infirmière, quand est-ce que je sors !? Je dois empêcher ce mariage !

Elle le pousse hors de sa chambre. Les petites roues du lit font un bruit strident dans les couloirs.

PASQUAL : Mais de quel mariage parlez-vous donc ?

ASCOTT : Ma petite Ashley ! Et ce belâtre de Ramoray ! Il faut annuler ceci tout de suite.

PASQUAL : Monsieur Ascott, personne ne vous a donc rien dit ?

ASCOTT, la tête redressée soudainement : Quoi donc ? Que c’est-il passé pendant ce fichu coma… ?

PASQUAL : Et bien, je suis désolée, mais votre fille s’est bien mariée avec lui… Mais ils ont divorcé !

ASCOTT, maintenant debout au milieu de son lit : Quoi !? Qu’a-t-il donc fait le malotru ?

PASQUAL : Et bien Drake a trompé sa femme…! Et elle l’a surpris !

ASCOTT : Ramoray ? Tromper Ashley ? J’aurais dû m’en douter ! Il n’a jamais su résister aux avances d’une femme !

PASQUAL : En l’occurence, je ne lui ai jamais fait d’avances, monsieur Ascott…


 Scène 4 :

Ashley a encore pleuré, irrésolue face à la nouvelle proposition de Ramoray… Sur sa joue, les
sillons que laissent les larmes sur son maquillage sont de plus en plus profonds…

WILLIAMS : Oh ! Le sal… ! Je vais lui faire comprendre qu’on ne fait pas se genre de choses à sa femme ! Il va regretter de vous avoir trompé !

Ashley redouble de pleurs. Son mascara est foutu. Ses joues sont on ne peut plus impressionantes. A gauche, la chaleur des blocs opératoires a fait fondre sa poudre. A droite, ces larmes ont dessiné des rayures plus ambigues que les motifs des grands tableaux de maître.

ASHLEY : Je ne crois pas que ce soit la meilleure chose à faire que de le punir. Je dois partir le retrouver. Je crois que je dois lui parler sérieusement. Et surtout lui empêcher de voir
mon père. Si je refuse sa nouvelle offre, il en sera quitte à jamais, je pense.

WILLIAMS : Alors refusez ! Je n’ai moi même jamais accepté toutes ses avances, vous savez !

Ashley rougit. Ce Drake alors ! Il faut vraiment qu’elle le voit...

Alors que la caméra se fige momentanément sur le sol du couloir, où résonent encore les pas d’Ashley, on entend déjà les paroles de la scène suivante, ou du moins, c’est ce qu’on peut penser un instant :

VOIX-OFF : Putain, c’est L’Oréal qui va m’entendre !


 Scène 5 :

La salle d’opération. Dérogeant au principe du “toujours deux personnages dans l’action”, le réalisateur fait entrer sur le plateau Ashley, qui a fait une longue marche tout le long du bâtiment.

ASHLEY : Que se passe-t-il ici ?

RAMORAY : Elle est morte.

Cupsand soulève le drap sur la patiente décédée. Puis le lui remet sur la tête :

CUPSAND : C’est de votre faute Ramoray !

RAMORAY : Comment de ma faute ! C’est vous qui étiez chargé de la surveiller !

CUPSAND : Soit, mais vous étiez en service ! Vous êtes sensé me prêter main forte !

RAMORAY : Erreur ! Je ne suis pas en service. Tout comme la machine à café du secteur H-S !

ASHLEY : Effectivement, tu n’étais pas en service ! Mais que faisais-tu ici alors ? Tu étais sensé aller voir mon père !?

CUPSAND : Vous étiez venu voir Marilyn, c’est ça ? Avouez !

RAMORAY, hésitant : Euh, non ! Il y a des choses qui ne se font pas, quand même ! Soit j’ai couché avec trois infirmières du bâtiment X…

CUPSAND : Quatre, vous oubliez celle du bâtiment Q !

RAMORAY : Soit. Mais, ça ne veux rien dire ! Et puis, je ne savais pas que tu réagirais comme ça, chérie ! Je t’aime, et je suis décidé à demander ta main à ton père. C’est le bon moment, il est dans le coma…

CUPSAND : Il ne l’est plus depuis avant-hier Ramoray. Je prends note : vous ne visitez pas vos malades du bâtiment P-P !

ASHLEY : Et ça ne nous dit pas comment tu t’es retrouvé ici !

RAMORAY : J’étais sur le chemin pour aller voir ton père, chérie ! Je te le jure ! Mais comme je voulais du café, j’ai dû passer par ici pour aller en chercher au bâtiment D-K. Mais, en passant devant cette salle, j’ai entendu qu’on m’appelait en urgence à l’intérieur !

ASHLEY : C’était qui ?

RAMORAY : On m’a demandé de pratiquer rapidement un avortement. C’est une femme qui voulait cacher son bébé illégitime à son mari. Ca ne se refuse pas ce genre de services…

ASHLEY : Où est cette femme ? … Tu me racontes des bobards ! Moi qui voulez accepter ta nouvelle proposition !

RAMORAY : C’est elle !

Il montre du doigt la deuxième patiente, enfouie sous sa couverture, elle tremble encore…
Cupsand fait un petit bond.

ASHLEY : Oh ! Excusez-nous madame ! On ne voulais pas vous déranger !

RAMORAY : Tu vois ! Je suis sincère ! J’allais voir ton père ! Je t’aime !

Ils sortent tous les deux, réconciliés, et ce dirigent vers les salles O-Q-P…

Cupsand s’approche du lit de la pauvre femme. Soulève la couverture.

CUPSAND : Putain, j’ai perdu 500 balles !

Il n’en revient pas. Puis, de nouveau, il se penche sur la jeune femme :

CUPSAND : Sortez de la dessous ! Je vous ai reconnue.

MARILYN : D’accord, mais promettez-moi que vous ne direz rien de tout ça à mon mari !

CUPSAND : Je vous le promets : le docteur Williams n’en saura rien !


 Fin de l’épisode. Roulements de tambour…


Je vous laisse.

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