dimanche 14 juin 2009

La pub pour les feinéants


Salut à tous,

Que serions nous sans la pub ? Compte tenu du fait que nous en sommes gavés 24h/24 et à peu près partout, je pense que la réponse serait celle-ci : des gens heureux. A moins que ce soit la pub, si prompt et habile pour décréter qu'il suffit de sortir son porte-feuille pour s'acheter du bonheur, qui nous rende heureux...

Mais malgré sa faculté à nous faire croire qu'un rasoir peut faire de nous un sportif de haut niveau, capable de faire apparaître un top model derrière nous qui nous carresserait rêveusement notre menton, la pub n'est pas à l'abri des tares de notre société actuelle. Et notamment une, pourtant si décriée et dénoncée par notre gouvernement : la fainéantise. Celle de ses créatifs, qui, comme tout le monde, ont parfois leurs moments de faiblesse. Et oui, on n'est pas toujours capables de sortir des perles de slogans tels que "le monsieur de chez Peugeot à quelque chose à nous dire" ou "Carglass répare, Carglass remplace" (les sociétés
concernées peuvent me contacter via les coms pour me faire parvenir leurs chèques, merci).

Alors, quand l'inspiration ne vient pas, quand la feuille reste blanche, il reste les bases. Des classiques entendus à peu près partout, qui marchent toujours et qui ne lassent pas. Et qui, surtout, sont adaptables à toutes les sauces, ou presque. En voici trois qui sont, à mon avis, particulièrement usés jusqu'à la corde. Mais on n'a pas fini d'en bouffer.

- "Et vous... ?" Phrase qui nous fait comprendre que si on achète pas très vite le produit concerné, on sera le dernier des derniers des ringards, puisque manifestement, tout le monde le fait déjà, au point que ça en est devenu banal. Sauf qu'il y a des limites à l'adaptabilité : par exemple, quand dans les gares une branchée sur une affiche nous demande "Et vous, qu'est-ce que vous faites dans les photomatons ?", difficile de répondre autre chose que "des photos". Roh, le ringard !

- "Plus que..." Là, on nous indique que contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'entreprise concernée fait autre chose que ce qu'on la croit capable. Elle n'est pas si ringarde que ça, en fait. Du moins, si on en a réellement quelque chose à foutre, ce qui n'est pas évident. Par exemple, EDF, c'est "un peu plus que de l'énergie". Oui, c'est du nucléaire aussi. Pareil pour IKEA, "plus qu'un marchand de meuble". Fascinant !

- "Le plus important chez nous, c'est vous" Celle là, on en bouffe, pour vendre tout et n'importe quoi. En gros, ça veut faire croire au consommateur qu'il est au centre de l'univers, et que si elle en avait le temps, son entreprise préférée lui offrirait un fauteuil, des magasines cochons, un café et un massage pendant qu'on lui préparerait fissa son caddis. Qu'il n'y a que lui qui compte, pas les autres, qui ont pourtant entendu la même pub et qui pourraient également bénéficier de ces avantages. Argument populiste s'il en est, donc, et qui paraît évidemment peu crédible pour quelqu'un de sensé. Mais justement, la pub est sensée faire appel aux parties les moins intelligentes, ou averties, de nos cerveaux. Si elle sollicitait notre jugement ou notre sens critique, elle se tirerait une balle dans le pied... Il n'est donc pas difficile de mettre en doute cette affirmation, qui veut nous convaincre que notre bonheur personnel passe au-dessus du chiffre d'affaire ou des actionnaires, sans parler des autres concommateurs. Mais comme a dit un jour notre président Chirac, "plus c'est gros, plus ça passe". Et la pub, quand elle veut passer, elle met le paquet.

Je vous laisse, non sans vous avoir conseillé d'aller voir les "Beaux Gosses", qui vous donneront l'impression que vous étiez beau au collège, finalement. Après ça, vous ne regarderez plus vos chaussettes de la même manière.

2 commentaires:

Mona a dit…

Moi j'étais belle au collége perso !


et nous, c'est le goût

Cha a dit…

Eh, n'attaque pas les créatifs ! Les créatifs font ce qu'on leur demande (on = les commerciaux de l'agence, les annonceurs...) et quand ils ont des idées qui sortent de l'ordinaire, on a vite fait de leur faire comprendre qu'être rigolo c'est bien, mais vendre c'est mieux ! Il s'agit d'être efficace bien plus que d'être créatif en réalité...
Bref, tout ça pour dire que tu as raison mais que c'est pas leur faute à eux :p