dimanche 12 juillet 2009

Trois Zéros


Salut à tous,

Cela vous aura peut-être échappé vu qu'on est dimanche, mais aujourd'hui on est le 12 juillet. Il y a 11 ans, la France gagnait la Coupe du Monde. C'est un poncif, mais je crois qu'à l'instar du 11 septembre ou de la mort de Michael Jackson, tout le monde se souvient de ce qu'il a fait ce jour là. Même les plus extrêmistes des anti foot, a priori. Faut vraiment vivre dans une tribu de Nouvelle-Guinée et être très sensible aux chansons de Zazie pour avoir passé une journée banale ce jour là.

Pour ma part, j'ai rejoins ma bande d'amis de l'époque, avec qui je n'ai quasiment plus de contacts avec la plupart des membres, hormis un, Cyrille, à Saint-Paul. On aurait pu sortir à Hôtel de Ville, mais on s'est dit qu'en sortant à une station avant, on aurait moins de monde. Raté : c'était déjà blindé à Saint-Paul, jusqu'à la place de l'Hôtel de Ville et au-delà. Disséminés dans la foule, des vendeurs de boissons étaient sur le point de faire fortune : il faisait très, très chaud. Ils doivent tous aujourd'hui vivre en Suisse ou aux Barbades.

Quand le match a commencé, on a essayé de tous s'asseoir, en criant "assis, assis" à ceux de devant qui ne voulaient pas le faire, mais finalement on a fini debout. Si mes 190 centimètres m'avaient permis de voir une bonne moitié de l'écran, pas sûr que mes camarades aient vu grand chose de ce match. Du coup, ils exultent quand ça exulte devant. Ce qui n'altère d'ailleurs pas le plaisir, a priori ! A la mi-temps, c'était sûr, on allait gagner. Heureusement, on avait raison.

Fin du match. On part tous sur les Champs. Enfin pas tous : juste Cyrille, notre pote Stéphane et moi. A l'époque peu au fait de la géographie parisienne, et sachant qu'on était débout depuis dejà un petit moment, la parcours jusqu'à l'Avenue me paru absolument interminable. Arrivé sur celle-ci, on voit au bout ce qui est aujourd'hui une image d'Epinal : le visage de Zidane gravé à la lumière sur l'Arc de Triomphe. Entre nous et ce dernier, deux millions de personnes. On a parlé d'un million, sachant qu'ils s'agit de la capacité officielle des Champs Elysées. En oubliant un détail : les gens se déplacaient tous vers l'Arc ! Il faut donc nettement réévaluer ce chiffre.

Avec mes amis, on a fait connaissance avec des filles, qui finalement iront voir ailleurs. On a entre 21 et 25 ans, et elles pas sûr qu'elles en aient 18... des gamines. Et puis je sais pas comment ça fonctionne, les filles. Trop compliqué, trop futé, bref. On continue de marcher jusqu'à l'Arc, à ce moment les rangs de la foule commencent déjà à s'éclaircir, il reste surtout des jeunes en bande qui s'amusent. Nous on décide de rentrer à notre tour, vu qu'il est déjà plus de minuit. En véritables ploucs, on essaie de se repérer sur un plan pour retrouver Saint-Lazare. Enfin, surtout mes deux accolytes parce que moi, pieds en feu et tête en marmelade, je suis à peine mieux loti qu'un zombie. Je ne fais que les suivre comme je peux, nageant dans un brouillard constant.

Je n'aurais pas du. Aussi à l'aise avec un plan qu'avec de jeunes étudiantes, mes amis réussiront l'exploit de rejoindre Saint-Lazare en venant des Champs Elysées en passant par... le pont de l'Alma. Et moi avec, du coup. Et c'est donc dans un état de délabrement avancé que nous prenons le premier train vers l'ouest, dans lequel nous dormons, tandis que le jour se lève. En arrivant, je tombe sur mon père qui, comme toujours depuis 29 ans, part au boulot. Puis je regarde les infos : le journaliste de LCI porte un maillot des Bleus et du maquillage. Il est 7h, et il est temps que je me couche.

Je vous laisse.

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