mardi 19 mai 2009

Petite histoire dans l'Histoire


Bonjour à tous,

Eh mais mine de rien, ça fait un bail que j'ai pas écris ici ! Ca m'emmerde, parce que j'avais acquis un bon rythme ces dernières semaines, et voilà que je n'écris plus pendant six jours... sans surprise, c'est évidemment mon WE très chargé qui justifie ce mutisme bien involontaire. Ce n'est pas que j'avais pas d'idée, mais les résultats de la Mauritanie ou du Kosovo n'attendaient pas... et quand j'avais fini, je n'avais pas le courage de sacrifier mon sommeil à l'entretien de ce blog qui me tient pourtant tant à coeur.

Je fais pause sur Itunes, parce qu'il faut être honnête, je n'arriverais pas à écrire correctement en remuant la tête et les bras sur les rythme de la bande originale de 1492. J'ai déjà essayé, j'y arrive pas.

Je voulais vous raconter une histoire. Il était une fois un homme préhistorique - nommons-le "Grumph" - qui parvenait à faire du feu. Grumph avait vu son cousin Grourk faire de même, mais ce dernier n'était pas du genre partageur, et avait menacé Grumph de lui ratatiner ce qui lui sert de cervelle à coup de masse de pierre. Mais il avait cependant bien pu observer son cousin réaliser son exploit, grâce à deux silex frottés l'un contre l'autre, et avait réussi, après tant et tant d'essais, à faire de même. Si vous voulez en savoir plus, Jean-Jacques Annaud a réalisé un film sur lui, je vous tiendrais au courant dès que je me serais souvenu du titre. La Guerre de l'Ours, ou un truc du genre.

La tribu de Grumph, enthousiaste et qui aimerait tant manger autre chose que du gnou cru ou des racines de pissenlits, lui demande alors de partager cette connaissance si révolutionnaire, requête à laquelle il répond positivement, en échange d'un peu de nourriture. Rapidement, toute la vallée se presse à l'entrée de la caverne de Grumph, qui est vite débordé. Il décide donc d'engager quelques amis pour l'aider à subvenir aux besoins de la population, toujours plus demandeuse de feu, ce futur pétrole. Il ouvre même des comptoirs dans d'autres grottes pour pouvoir mieux répartir la demande, et éviter les files d'attentes, ou les éventrages et les coupages de tête, qui ne servent pas le commerce et abiment l'image de l'entreprise, ne sont pas rares. Rapidement, Grumph prospère, et fait vivre très convenablement sa famille, ses six femmes et ses 43 enfants.

450 millénaires plus tard, en Gaule, les descendants de Grumph sont toujours là, ainsi que son entreprise, FGG (Feu Grumph de Gaule), qui est florissante. Son chef, Grumphix, emploie des centaines de collaborateurs à travers le pays, et roule sur l'or, puisqu'il a obtenu l'aide des Romains pour que sa boîte prospère. Il vit sur un oppidum près de Lugdunum, et mange du baba au rhum en regardant Magnum. Et oui, il était vraiment blindé en sesterces, au point d'avoir déjà une télé, à l'image de la Laitière, qui aura plus tard un frigo en plein moyen-âge.

Aujourd'hui, FGG serait une multinationale qui serait frappée "de plein fouet" par la crise, et qui recevrait une aide énorme de l'Etat, ce qui ne l'empêcherait pas de continuer à offrir à ses cadres des séminaires au Bahamas, et à ses actionnaires de généreux dividendes. Surtout, le gouvernement, à l'instar de son ancêtre romain, continuerai de la soutenir effrontément. Ce dernier pense qu'il vaut mieux donner des sous à FGG pour qu'il engage du monde, plutôt que d'aider les gens, qui pourraient ainsi acheter du feu à FGG, ce qui l'aiderait également. C'est, selon moi, la différence majeure entre la Droite et la Gauche. Si ça paraît simpliste, c'est peut-être parce que ça a toujours été comme ça, dans toute l'histoire. La Droite aidait les riches, et la Gauche était sensée aider les plus faibles. Rappelons que dans la première Assemblée Nationale, les nobles et le clergé s'asseyaient à droite, le Tiers-Etat à gauche.

S'il y a des chances pour que les gens consomment à nouveau si on les aide, il y a très peu de chances que FGG embauche de suite si on lui donne des sous. C'est pourtant ce que gobe le peuple depuis des lustres, lui qui ne cesse d'élire des présidents de droite depuis toujours, Mitterand faisant exception.

Plus de 450 000 ans après la bonne idée de Grumph, qui ne voulait qu'aider ses congénères à mieux vivre et à la partager équitablement, sans penser à vouloir se faire du blé, on entends aujourd'hui des visages pâles comme Xavier Bertrand nous expliquer que la relance, la fin de la crise, la logique de ce gouvernement ne passent que par la valeur "travail". Comme si le travail était un but, et non un moyen. Exactement comme l'argent. Quand tu parles aux jeunes aujourd'hui, ils ne savent mesurer la réussite qu'à l'aune du salaire à l'année. "Tu fais quoi toi dans la vie ? - 30 000 par an net. - Waaah". Et sinon t'es heureux ? Non, j'déconne, rien à voir.

Fnalement, l'époque de Grumph me paraît parfois plus humaine que la nôtre.

Je vous laisse.

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