vendredi 8 mai 2009

Tarzan portait-il des bijoux ?


Salut à tous,

Avant-hier donc, pendant que mon magnétoscope me sauvait la vie, je l'enrichissais - ma vie, pas mon magnétoscope - en allant voir ma copine C. au théatre. Avec sa troupe, la Corde Verte, elle interprètait un des rôles principaux d'une pièce que je ne connaissais pas, "Zoo ou l'assassin philanthrope", de Vercors. Une pièce très drôle, servi par des personnages très marqués, qui cause d'un sujet qui ma passionne depuis longtemps : les rapports entre l'homme et l'animal.

Je vous préviens, si vous comptez aller voir cette pièce, ne lisez pas la suite, je vais tout raconter.

Une expédition a découvert une tribu inconnue, constituée d'australopithèques, mais vivants. En fait, il s'agit tout simplement d'un mélange entre l'homme et le singe. Ils se tiennent debout, font du feu, enterrent leurs morts... mais leur language est limité, ont les membres très longs et le visage des plus simiesque, malgré l'absence de pilosité. Alors, sont-ce des hommes, ou des singes ? Pour tenter d'apporter une réponse, ou de faire décider la justice à leur place, les scientifiques inséminent artificiellement une femelle avec le sperme d'un journaliste faisant partie de l'expédition, avant de tuer l'enfant une fois né. La justice sera alors bien obligée de statuer sur le geste du journaliste : meurtre ou pas ? S'il est condamné, les "Tropi", comme ils les ont baptisé, seront considérés comme des hommes, et les vautours qui cherchent à les récupérer pour travailler à l'oeil dans leurs usines devront leur offrir un salaire. Dans le cas contraire, ce seront des animaux, et ils seront condamnés à vivre au zoo. Terrible perspective...

L'essentiel de la pièce, entre deux flashbacks, se déroule au tribunal, ou la cour, les avocats ou les témoins ne parviennent pas à se décider. Finalement, le statut d'homme est décidé, alors qu'on pourrait penser que ce serait l'inverse. Mais la raison d'état économique l'a emporté : un ministre avait bien fait comprendre au juge qu'offrir une main d'oeuvre gratuite aux Australiens nuierait gravement à l'économie britannique...

Je trouve, pour ma part, que cette pièce montre surtout une chose : l'homme est un animal comme les autres, si ce n'est qu'il a conscience de lui-même - chose développée par l'intermédiaire des gri gris et de l'apparence, que les Tropis ignorent, ce qui prouve qu'ils ne sont pas humains, à mes yeux. L'homme partage énormément de points communs avec les singes, voire d'autre races animales : la station debout et les mains avec les primates, un language structuré avec d'autres... l'homme protège son territoire avec une violence rare, comme un chien le ferait. Il est officieusement mais réellement polygame, comme la plupart des races animales le sont.

En revanche, aucune autre race n'a cette capacité de recul, qui fait que l'homme a conscience de lui-même, de ce qu'il fait, de ce qu'il est. L'homme, comme le dit la pièce, s'est détaché de la nature pour mieux l'observer... et la craindre. Un animal qui saurait écrire et à qui on ouvrirait un blog ne saurait pas quoi écrire. Il ne se déguise pas pour se rendre plus beau, ne fait pas attention à son image, et ce que pensent les autres de lui, et ne peut se reconnaître dans un miroir. Les animaux ne sont que réflexes, instinct. Faim = manger (vous me direz, je suis un peu animal sur ce plan... -, sexe opposé = reproduction = sexe, inconnu = attaque, etc. Il a la mémoire des images, des sons, mais il ne peut les analyser, parce qu'il ne sait pas ce qu'il est. Et manifestement, les Tropis, que l'homme parvient à dresser et à faire faire des travaux, ne possèdent pas cette conscience de lui-même. Du moins, d'après ce que j'en ai compris...

Sur cette invitation à la méditation, je vous laisse.

2 commentaires:

Zaza a dit…

Euh, j'ai pas compris comme toi moi. Si au final on les considère comme de Hommes c'est parce qu'on découvre que le fait de mettre leur viande dans le feu sans la faire cuire correspond à un gri-gri. Gri-gri qui est l'unique et réel différence entre Homme et singe.

Moi ça m'a passionné cette pièce, on en ressort avec plein de questionnements. Moi ce qui m'a intrigué, c'est pas comment différencier l'Homme du singe, mais pourquoi. Ah ah ! Mais je développerais quand on se verra ! :p:p

Gildas Devos a dit…

Oui, je vois ce que tu veux dire, mais j'arrivais pas à l'exprimer !