jeudi 28 mai 2009

Tenim un nom que el sap tothom


Salut à tous,

Hier soir, avait lieu le match de l'année annuel entre les deux meilleures équipes d'Europe, et donc du Monde, Manchester United et le FC Barcelone. Soit le tenant de la Ligue des Champions et celui qui avait cédé en demi-finales l'an dernier face à ces mêmes Mancuniens, sur une frappe venue d'ailleurs de Paul Scholes (0-0, 0-1). Surtout, le Barça partait favori, lui qui avait inscrit 155 buts en 60 matches, dont 37 pour Messi, 34 pour Eto'o, et 26 pour Henry, ce dernier ayant donc marqué autant que Le Havre en Ligue 1.

Problème, Barcelone s'avançait particulièrement affaibli, avec deux défenseurs centraux sur le flanc, Milito et Marquez, plus les suspensions d'Abidal, latéral gauche qui peut aussi jouer dans l'axe, et de Daniel Alves, le meilleur latéral droit du monde. Résultat, Yaya Touré était contraint de descendre en défense, poste qu'il ne maîtrise pas vraiment, et le vieux Sylvinho (35 ans) remplaçait le Français dans le couloir. Sans parler des retours après trois semaines d'absences d'Iniesta et Henry, très incertains avant ce match. En face, MU était au complet, hormis la suspension de Fletcher. Avec Giggs ou Anderson pour suppléer l'Ecossais, il n'y avait pas vraiment de quoi être inquiet.

Pour moi, les Anglais, qui possèdent la meilleure charnière centrale du monde (Vidic-Ferdinand) avaient un problème : depuis 1990, aucun tenant n'a jamais gardé sa coupe. Et pourtant, ils restaient quand même en avance dans les pronostics, face à des Catalans qui boitaient sérieusement.



Manchester a pris le meilleur départ, avec un Ronaldo de feu. Mais le Portugais n'a pas cadré ni trompé Valdes, et sur la première occase barcelonaise, le plan d'Alex Ferguson - empêcher le Barça de jouer, et jouer vite en contre - se cassait la tronche : Eto'o ridiculisait Vidic et trompait Van der Sar. A partir de cet instant, MU n'a quasiment plus été dangereux, si ce n'est une occasion en fin de match de Ronaldo, qui s'est éteint progressivement, énervé de voir son Ballon d'Or déjà promis à Messi.

Aaaah Messi... pas vraiment une gueule à faire crier les filles, un gabarit de ramasseur de balle, mais c'est peut-être le meilleur joueur de foot que j'ai jamais vu jouer de ma vie, c'est-à-dire 19 ans (que je regarde le foot, parce que j'ai un peu plus, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué). Au vu des archives, seul Maradona peut se targuer d'avoir jamais possédé une telle technique, une vitesse, un culot, un génie comme celui du gamin (21 ans, 92 buts marqués depuis 2004). Un gaucher d'1m69, qui a du subir un traitement pour le sortir du nanisme, lors de son arrivée à Barcelone (traitement payé par le club) et qui a marqué hier un but de la tête à un gardien d'1m96, entre deux joueurs de 1m89 (Vidic) et 1m95 (Ferdinand). Un peu comme si Santoro claquait un service à 200 kilomètres heures.

Mais Barcelone, c'est d'abord une culture. Un mythe. Sous le Franquisme, c'était le seul moyen que les Catalans avaient pour montrer leur différence, et c'est encore le cas aujourd'hui. C'est une équipe de stars, mais, hormis Eto'o, Henry ou Touré, ces dernières ont toutes été formées au club : Valdes, Pique, Busquets, Iniesta, Xavi ou Messi, tous titulaires hier, viennent de la Masia. Inutile de préciser qu'ils sont tous, hormis Valdes, bloqué par l'exceptionnel Madrilène Casillas dans les buts espagnols, internationaux.

C'est aussi une façon unique, car démodée, de jouer au football : l'art de la passe y est exacerbé. A ce jeu, Iniesta (meilleur homme du match) et Xavi (meilleur joueur du dernier Euro) sont des phénomènes. Deux joueurs extraordinaires, qui sont en train de marquer l'histoire du football, tout en marquant très peu. Mais ils offrent chacun un but hier. Pas sûr qu'ils gagnent un Ballon d'or un jour, mais ce serait largement mérité.

Cette équipe semble tout droit sortie des années 50, ou la moyenne de but ne passait jamais sous les 3,5, et ou le jeu passait avant tout. Le pied !

Je vous laisse.

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