jeudi 17 mars 2011

Scot trip 1


Ce voyage débute avec une grosse poussée de stress : comme un au revoir façon parigote, notre RER B nous lâche dans la côte. Bon, finalement on en aura bien un et en plus on ne sera pas trop en avance ou en retard à l'enregistrement, juste à l'heure. Toujours aussi passionnantes, ces heures perdues dans les aéroports, à faire la queue pour s'enregistrer, puis passer la douane en se déshabillant à moitié, puis à nouveau poireauter en attendant son avion... heureusement, y a l'excitation pour passer le temps. Et les âneries de l'Équipe, aussi.

Et puis y a le vol, bien sûr. Le décollage, la carte - que dis-je, la maquette - qui se dessine sous nos yeux, quand la couverture de nuages le permet, le soleil éblouissant... rien de neuf par rapport à Barcelone il y a un an, mais c'est toujours aussi fascinant.

Notre arrivée au pays des brumes est aussi écossais que notre départ était parisien : il nous faut en effet traverser un épais manteau nuageux et sombre pour enfin apercevoir le sol calédonien, douché par sa pluie légendaire - et également indispensable à mon avis. Du moins tant qu'on est pas dessous avec un parapluie à 30 cents. Mais j'y reviendrais plus tard. Toujours est-il que la vue sur l'embouchure du Forth, au bord duquel baigne Edimbourg, est superbe et ténébreuse. Malheureusement, je n'arrive pas à récupérer mes photos de début de voyage, et je dois donc piquer celles de mon Amour.

Une fois en ville et sous une pluie fine qui nous accompagnera assez régulièrement finalement quand nous serons en ville, nous nous dirigeons vers l'auberge de jeunesse, située à un jet de panse de brebis de la principale artère de Old Town, la vieille ville : the Royal Mile, composé lui-même de plusieures avenues, notamment High Street. Admirez un peu la merveille vieille de 5 siècles dans laquelle nous nous apprêtons à passer quatre nuits sur six :

Une fois débarrassés de nos sacs dans une chambre composée de lits aux noms de mousquetaires - je ne pouvais échapper à Porthos, un pur hasard pourtant - on part en quête de nourriture. On s'y prends forcément tard, dans un pays de bien heureux qui ont l'autorisation de manger dès 18 heures. En France ce serait une hérésie de manger autre chose que des cacahuètes et des Tucs à cette heure-ci, en Espagne ce serait l'heure du goûter, mais en Grande-Bretagne il est difficile de trouver un resto encore ouvert après 20 heures. Décidément, cette île me plaît vraiment beaucoup. Du coup, on reporte à plus tard nos envies d'authenticité écossaise, en allant manger dans un petit Indien conseillé par le Routard, où nous descendrons une volée de marches pour parvenir dans une petite salle où nous nous régalerons avec de délicieux biryanis, certes, mais où nous ne croiserons surtout personne, hormis un serveur de temps en temps.

On ne s'éternise pas en ville, qui est balayée par un vent polaire auquel nous ne sommes pas encore complètement habitués. Heureusement, ça ne durera pas plus de, quoi... une semaine ? Et oui on est resté six jours, il est où le problème ?

Le lendemain, le programme est le suivant : le château le matin, et Calton Hill l'après-midi. C'est cette journée qui nous rappellera le mieux cette particularité toute britannique : le temps peut changer du tout au tout en seulement quelques minutes. Si l'après-midi a été uniformément froid et venteux, la matinée a vu défiler des périodes de beau temps et de pluies aussi rapidement que des ministres au gouvernement. Le temps de visiter un truc et hop, ça a changé, comme si on avait changé de jour. Vive les climats océaniques !

Edimbourg est construite sur des volcans, et son château en particulier, planté sur son rocher tel un Prince à Monaco, inaccessible. L'entrée est impressionnante, déjà :

La vue sur la ville et l'embouchure vaut également son pesant d'oatcakes :

L'intérieur se défend, évidemment.

Une preuve irréfutable que nous sommes en Grande-Bretagne, et pas ailleurs :

L'intérieur de l'intérieur est multiple. Chaque corps militaire écossais a sa partie de château, tout à sa gloire et à celle que leurs exploits leurs confèrent. Que ce soit pour ou contre l'Angleterre, contre les Vikings, les Romains ou même leur très vieil allié français à Waterloo, l'Ecosse n'a jamais cessé de se battre, plus souvent pour se défendre qu'autre chose. Les corps d'armée écossais, c'est la cornemuse, qui annonce à l'ennemi ce qui l'attends, puis une bande d'armoires édentées vêtues de Kilts recouvrant à peine des genoux cagneux, qui courent vers eux. Au final, ils n'ont pas toujours gagné, sinon ils auraient leur pays à eux. Mais pour un petit peuple de 5 millions d'habitants, soit deux fois moins que la région parisienne, ça reste plus que positif. Durant la dernière guerre, les Allemands surnommaient les Écossais "the Ladies from Hell".

On apprends également beaucoup sur Mary Stuart, et ce n'est que le début : son histoire nous suivra tout le long de notre voyage. Le destin dramatique de la Reine des Scots, qui a également été reine de France durant quelques mois et qui s'est retrouvée décapitée après 19 ans d'emprisonnement, a très profondément marqué les Ecossais.

Enfin, on peut y admirer quelques portes de prisons d'époque, splendides témoignages de destins brisés de marins peu prudents ou de soldats malchanceux.

Fin de la première partie.

1 commentaire:

Manue a dit…

j'ai tjs pas envie de manger du haggis :p