Et on reprend le bus, après avoir déambulé devant les gadgets dérivés du mythe de Nessie. L'argent fera toujours plus ressembler l'homme à un crétin décérébré et seulement mû par ses envies consuméristes.
On continue de longer le Loch ness, le temps s'éclairici, et on s'arrête à nouveau pour prendre en photo un château absolument sublime. Il y a un point de vu officiel, étrangement gâché par des arbres.Heureusement, Michael en connait un meilleur, un peu plus haut sur la route. La vue sur l'Urquhart Castle et son décor sauvage est unique au monde...Encore esbaudis par cette vision sortie d'un conte celte, on reprend le bus pour une longue route à travers les Highlands du sud. Tout est superbe ici, même si on est un peu déçu : on est venu pour voir quelque chose de splendide, mais pas ça. Les Highlands ne sont pas sensés être recouverts de neige, donc c'est magnifique, mais on n'a pas complètement le sentiment de les avoir vraiment vu. Par ailleurs, vu que mes tentatives photographiques ont été effectuées derrière une vitre sale de minibus, trop peu sont exploitables. Mais tout est dans ma tête, pour très longtemps je l'espère...
Les Highlands sont hauts, ils sont puissants et majestueux, ils sont rouges, marrons, verts et blancs au sommet, et ils sont surtout vides, complètement vides. On est les seuls à emprunter cette route unique, et on ne voit que des cerfs comme présence vivante. C'est extraordinaire d'imaginer qu'il existe encore, en Europe, dans un pays civilisé et industrialisé, des endroits comme ça, quasi complètement épargnés par les méfaits infâmes de la présence humaine. Des lacs, ici ou là, alimentés par une multitude de cascades, trouent ce décor fabuleux. C'est impossible à décrire. Avec l'Ile de Skye, le lendemain, c'est l'endroit le plus beau que j'ai vu de ma vie.
Finalement, on arrive au bout de notre premier jour. Alors que se profile, entre deux collines et derrière des brumes et des rayons de soleil tamisés, l'Ile de Skye, où nous allons passer deux nuits, on parvient à un croisement entre deux Lochs, ponctué par un autre château exceptionnel, l'Eilean Donan Castle. Là, on touche des sommets de beauté et d'élégance médiévale.
Le matin, quand les soldats se levaient pour monter la garde contre les incursions des Vikings ou des Irlandais, ou le soir avant d'aller se ruiner la tronche au Whisky, ils devaient bien commencer leur journée avec des vues pareilles... là c'est sûr, c'est le bout du monde, on y est.
Et puis voilà, on repart. Next stop : l'Ile de Skye, reliée à la Grande-Bretagne par un pont très très récent et hors de prix que les habitants refusent de payer (!) alors qu'une simple passerelle aurait presque suffit...
A l'arrivée à Kyleakin, toute petite ville au pied du pont, Michael nous fait peur : demain, il faudrait louer des "Wellies" (des bottes) parce qu'on va aller dans l'eau... ça fait chier, vu que j'ai mis 50 euros dans des chaussures de marches toutes neuves exprès pour ça ! Après consultation des personnes concernées, il se révèle qu'on est suffisamment bien équipé. On n'aura donc pas l'air con comme le bon tiers de participants qui voulaient y aller en baskets...
Nous voilà installé dans notre auberge de jeunesse rien qu'à nous.
Voici la vue charmante de notre chambre :
Le soir, c'est pub. Enfin, "poub". C'est là qu'on se rendra compte, sur la grande télé et devant la deuxième lager de mon séjour, que tandis que notre bus gambadait entre les collines écossaises, le Japon avait sombré dans l'horreur. On n'a pas le son, mais les images de ces voitures s'entrechoquant dans l'eau, ces villes englouties en quelques secondes par les flots, nous glacent le sang. Mais on n'est pas encore complètement "rentrés" dans l'épouvante qui habite alors le monde, nous sommes seuls au monde sur une île sublime et on se sent encore comme protégé. On fait donc un peu plus connaissance avec notre guide, mais aussi avec les jeunes américaines, qui font des études de psychologie à l'Université du Wisconsin. Malgré quelques tics typiquement américains, elles sont très sympas et curieuses de connaître nos vie de ce côté de l'Atlantique. Rafraîchissant !
Fin de la cinquième partie.
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