mercredi 23 mars 2011

Scot trip 7


On arrive maintenant au clou du clou du clou du voyage, son sommet, sa Tour Eiffel... un truc tellement énorme qu'il mérite son post rien qu'à lui. On est à nouveau dans le bus, qui se met tout d'un coup à grimper une montagne, tandis qu'on déguste nos sandwiches achetés une heure plus tôt à Portree. On est à des milliers de kilomètres d'imaginer ce qui va nous arriver durant les deux prochaines heures. En haut de ce qu'il faut bien appeler un col, Michael s'arrête alors sur un parking. Il nous dit qu'on va marcher, il y a un chemin facile à suivre. Et surtout, il nous dit qu'il va emmener le bus à l'arrivée, et nous rejoindre donc sur le chemin en allant à notre rencontre. En gros, il nous lâche dans la nature, et good luck guys ! Ok, bon ben c'est cool, on va marcher, dans la nature, c'est parfait !

Encore aujourd'hui, je suis partagé sur cette marche incroyable qu'on a faite ce jour-là, même si le plaisir ressort plus que toute autre chose. En France, quand vous marchez sur un chemin fait pour ça, il est balisé, faut être très fort pour se perdre, se blesser ou d'autres joyeusetés de ce genre. Là, le chemin - qui est quand même sur internet - est vierge de la moindre petite indication humaine. Il y a un chemin, certes, où il est proprement impossible de se tenir à plus de deux côte à côte, et où, parfois, on côtoie très concrètement le vide. Au début, la neige est absente, et la vue est une nouvelle fois indescriptible. Même les photos ne lui rendent pas hommage, mais j'ai fait ce que j'ai pu ! J'ai littéralement épuisé ma batterie là-haut. 97 photos, sans compter les ratées. La sélection va être terrible.

Quand vous voyez ça en vrai, vous êtes vraiment ailleurs :

Je vous rappelle qu'on n'était pas dans les Alpes hein, mais bel et bien en Écosse. Dans le bus, Michael nous a dit qu'à un moment, il y aurait un obstacle à passer, mais que c'était faisable. Effectivement, à un moment une cascade, nichée dans un pli de la montagne, nous donne du fil à retordre. Notre facétieux écossais avait manifestement l'intention de nous ménager, parce qu'il y en avait pas qu'une, de cascade ! Surtout que leurs pierres étaient humides, forcément, et que le vide nous tend les bras à notre droite. A cet instant précis, je me dis que Michael a forcément perdu des gens à ces endroits-là, c'est pas possible. On est des adultes, certes, mais des araignées, nettement moins. Des moutons, peut-être... Bref, ça passe quand même. La deuxième partie du parcours se déroulera dans une neige parfois très épaisse. C'est là que je remarque que la Singapourienne marche en... bottines à talon, et qu'elle est en grande difficulté ! Ben ouais, ils n'avaient plus assez de "wellies" pour elle... La pauvre va passer le reste du parcours accrochée à la main de quelqu'un. Y a pas à dire, la montagne en talons, ça aide à créer des liens.

Pour notre part on est en queue de peloton, à plusieurs centaines de mètres des premiers, qui carbure en tête en zappant manifestement leurs appareils photos. Pourtant, Michael nous avait bien dit d'essayer de rester groupé, et de s'assurer que les derniers sont toujours là...

Quand je vous dis que c'était un véritable parcours du combattant, regardez ce qu'on a du passer... excusez pour les Américaines se photographiant derrière...

Et voilà notre ami Michael qui arrive à notre rencontre, avec toujours son dispositif chauffe-couilles manifestement dissimulé au-dessus de ses genoux... il a froid à la tête, mais les mollets sont ok a priori.

Une fois sorti de Finlande, voilà le moment de descendre de la montagne. Y a plus de neige, certes... mais y a plus de chemin non plus, durant un moment ! On descend donc littéralement dans l'herbe, heureusement on évite un destin à la Petite Maison dans la Prairie...

Le chemin est devenu "normal", même si les flaques et la boue ne sont vraiment pas rares. On sent qu'on arrive, quand même, et j'avoue que ce putain de bus me manquerait presque... mais c'est la fatigue qui parle, parce que pour le reste, quel bonheur !

En bas, un petit parking, avec le bus dessus. Et surtout, un mouton, venu me féliciter de ces deux heures de marche intenses.

En deux heures, on a du dépasser les 5 ou 6 kilomètres, voire plus. Ca paraît peu, mais sur la carte, c'est plus impressionnant :

Sincèrement, je vous souhaite de vivre ça un jour, de faire cette marche. Si y a pas de neige, vous nous montrerez vos photos :p

Fin de la septième partie.

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