Après cette excellente soirée commune, voici la dernière nuit sur l'Ile de Skye, suivie d'un départ assez morose. Ce n'est pas le temps, assez linéairement gris finalement, mais plutôt le fait de quitter un endroit aussi incroyable et unique, 36 heures seulement après y être arrivé. Michael, pour nous dérider, a beau faire six tours de rond-point juste avant de prendre le pont dans l'autre sens, l'effet reste éphémère. En revanche, revoir l'Eilan Donan Castle, déjà évoqué dans le 5e post, nous redonne un peu plus la pèche.
Que ce soit le soir ou le matin, il est toujours aussi beau. Ce qui change, c'est que cette fois, on le verra de près, et même de l'intérieur ! Enfin, de très près quoi. Quel pied !
Quelle splendeur ! Encore une fois on est seul au monde, avec l'impression d'être des gamins qui viennent de trouver un trésor, un endroit inconnu et secret, qu'on garderait rien que pour nous. J'espère que l'Écosse continuera à rester à l'abri des masses de touristes qui pourraient atrophier ces paysages incroyables. Tant que moi je peux y aller :p
On repart. Comme à l'aller, il se met à neiger, et pas qu'un peu. Les paysages, certes superbes, continuent à faire plus penser à la Finlande qu'au nord de la Grande-Bretagne, m'enfin bon, on profite quand même.
Le jeu consiste alors à chasser les cerfs, nettement plus repérables dans le blanc neigeux que dans le marron-vert-rouge habituel des Highlands. L'appareil à la main, je reste à l'affut mais le résultat n'est guère probant.
Les flocons daignent parfois s'espacer suffisamment pour qu'on puisse apercevoir quelques paysages superbes, notamment des lacs ou des Lochs comme dessinés au fuseau.
Un peu plus loin, on fait un arrêt sensé nous emmener voir un autre Loch au milieu des sapins, mais y a vraiment trop de neige. A la place, une bataille de boules de neige féroce s'engage. En bon Écossais, Michael se retrouve volontairement seul, unique membre de sa troupe. Malgré nos mollets protégés par des pantalons et l'avantage du nombre, on sera bel et bien contraint au match nul.
La route vers Fort William, dans l'ouest, donc au sud pour nous, est longue et mes heures de sommeil en retard nombreuses, et je commence à m'assoupir. Je me réveille quand il s'agit de descendre du bus (ça faisait longtemps) le long d'une route pour aller prendre en photo une cascade. Sauf qu'on est vraiment au bord, voire sur le route, et on est donc contraint d'aller prendre nos photos en marchant sur le bas côté, recouvert qu'il est par un très épais manteau neigeux.
Cet intermède me permettra également d'immortaliser de façon plus nette une colonie entière de cerfs, cherchant leur herbe dans la neige, sur un piton nous surplombant...
Après d'autres arrêts moins intéressants, un pour se balader dans une boutique touristique équipée de toilettes à Fort William, et une autre pour manger une soupe maison et un venison steak typique du lieu (miam, mais rare dans nos contrées, je dois bien le dire) nous quittons progressivement les Highlands pour les Lowlands, qui sont, comme leur nom l'indique, plus bas. Ils sont aussi à peu près exempté de neige. On en profite pour aller voire une attraction toute particulière... une vache. Une vache typique, encore une fois, elle a 14 ans, elle fait je ne sais combien de quintaux, mais ça reste une vache. Et pour un prix pas du tout modique, on peut même acheter des légumes pour les lui donner à manger, et accessoirement récolter un peu de bave au bout des doigts. Là en revanche, on nage dans les touristes... N'empêche, elle a une bonne tronche, Hamish, pas de doute. On la sent habituée à manger des carottes et poser pour les photographes. Une star, quoi, blasée et capricieuse.
Admirez ce regard de braise sous la mèche savamment étudiée... je parle de la vache, pas des représentantes du Wisconsin.
Une demi-heure tellement bien utilisée que ça nous empêchera, dans la foulée, de visiter un autre château, le Doune Castle... une légitime déception, à peine atténuée par la visite de Stirling, célèbre lieu de la bataille du même nom ou William Wallace, interprété par Mel Gibson dans Braveheart, a battu les Anglais grâce à un sens tactique particulièrement aiguë. En revanche, le moment où il sera capturé, écartelé et envoyé aux quatre coins de l'Ecosse pour l'exemple est nettement moins célébré de ce côté du mur d'Hadrien. Il n'empêche, c'est quand même joli à visiter.
Le monument est perché en haut de la colline d'où sont descendues les troupes de Wallace pour aller mettre leur pâtée aux troupes de sa Majesté, ce qui nous donne une bonne occasion de faire une nouvelle fois du sport.
Comme vous pouvez le constater, ce bon William ressemble autant à Mel Gibson qu'Edouard Baer fait penser à Astérix.
La redescente vers le bus, comme souvent, fait plus souffrir les mollets que la montée, même si les poumons s'en trouvent plus aisés.
Et puis voilà, on monte dans le bus, surprenant Michael en train d'écouter le match Angleterre-Ecosse... là encore, les Scots vont bien résister mais repartir fessés. Pour nous, le prochain arrêt se nomme Edimbourg, tandis que nous planons sur "Who wants to live forever", de Queen. Sur le chemin, je tente de prendre le stade mythique de rugby écossais, Murrayfield, avec un résultat très relatif. Elle fera tâche dans ma collection de photos de stades mythiques...
Et puis voilà, on arrive au pied de l'hôtel. Les adieux sont brefs et pas vraiment chargés émotionnellement. Je suis un peu déçu, vu qu'on avait quand même pas mal fait connaissance la veille, mais contrairement à l'époque des colonies - pas celui vanté par Sarkozy, les colonies de vacances - pas d'échange de numéros ou d'adresses avec la larme à l'œil et des promesses plein la bouche, chacun part de son côté. En même temps, on écrivait jamais aux gens après donc bon...
On file se poser dans notre troisième chambre différente en trois nuits à Edimbourg, puis on repart. On choisi un resto près de l'hôtel, où je déguste un excellent plat devinez à quoi ? Au Haggis bien sûr :p
Non non, ce n'est pas un crumble au chocolat... quoique je m'en taperai bien un là maintenant...
Puis on part se balader malgré une pluie fine qui ne nous manquait pas vraiment durant notre trip, mais qui semble quasiment tout le temps au programme dans cette ville. On se fait peur dans un cimetière...
Et puis on file se prendre un dessert au McDo, avant de rentrer, trempés jusqu'aux os. Mon parapluie bon marché est en train d'expirer après seulement quelques heures d'utilisation, et c'est un véritable handicap dans ce pays...
Fin de la neuvième partie.
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